16.02.09 - TPIR/MILITAIRES II - DEBUT D'UNE SESSION SPECIALE DANS LE PROCES DE 4 OFFICIERS

Arusha, 16 février 2009 (FH) - Alors que les auditions sont officiellement closes depuis décembre dernier dans le procès « Militaires II », une session spéciale consacrée aux dépositions d'une dizaine de témoins rappelés ou additionnels a débuté lundi, a constaté l'agence Hirondelle.

2 min 4Temps de lecture approximatif

La plupart de ces témoins comparaîtront à la demande de l'ancien chef de la gendarmerie, le général Augustin Ndindiliyimana.

Désigné par le nom de code FAV, le premier à être rappelé à la barre avait déposé devant la chambre en septembre 2004.

Me Christopher Black, l'avocat principal de Ndindiliyimana, lui a opposé une déclaration écrite recueillie par le bureau du procureur en 2000 auprès de Joseph Hategekimana, un ancien ouvrier du général.

Dans cette déclaration, Hategekimana parle en bien des gendarmes qui gardaient la résidence de Ndindiliyimana dans sa commune natale de Nyaruhengeri (sud du Rwanda), alors que FAV soutient qu'ils sont allés tuer des gens et piller leurs biens pendant le génocide.

« Hategekimana a menti aux enquêteurs du TPIR », a affirmé lundi FAV, maintenant ces accusations contre les hommes du général Ndindiliyimana.

Ces auditions viennent réparer le tort causé au général par le procureur qui lui avait caché des pièces que la chambre a trouvées utiles pour la défense. Parmi ces documents, figure cette déclaration de Hategekimana.

Cette violation de la procédure avait valu au procureur d'être réprimandé par les juges dans leur décision du 22 septembre 2008 qui, par ailleurs, autorisait Ndindiliyimana à rouvrir la présentation des ses moyens de défense, en tenant compte des éléments nouvellement communiqués par l'accusation.

Le 6 octobre, l'équipe de défense du général avait ainsi déposé une requête visant le rappel de 20 témoins à charge ainsi que la comparution de 12 nouveaux témoins à décharge. Après délibération, la chambre a accepté de rappeler 4 témoins du procureur pour qu'ils soient soumis à un contre-interrogatoire supplémentaire par les avocats de l'ancien patron de la gendarmerie.

Ndindiliyimana est jugé avec trois autres officiers des anciennes Forces armées rwandaises (FAR) parmi lesquels l'ex- chef d'état-major de la l'armée, le général Augustin Bizimungu.

Inculpés de crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, ils clament tous leur innocence.

Officiellement, les auditions de témoins sont closes depuis le 4 décembre. Le réquisitoire du procureur et les plaidoiries des équipes de défense sont prévus en juin 2009, après un déplacement au Rwanda en avril.

Le procès s'est ouvert en septembre 2004.

ER/GF

© Agence Hirondelle