17.02.09 - RWANDA/GENOCIDE - UN CONDAMNE ARRETE APRES S'ETRE CACHE PENDANT DEUX ANS A KIGALI

Kigali, 17 févier 2009 (FH)  -  Martin Habimana, un condamné pour génocide qui avait réussi à se cacher pendant deux ans dans son quartier de la ville de Kigali, a été arrêté dimanche à son domicile, a appris mardi l'agence Hirondelle.

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En 2007, Habimana avait été condamné à 18 ans de prison par le tribunal gacaca (prononcer gatchatcha) du secteur Cyivugiza, dans la capitale rwandaise.

Le jury l'avait reconnu coupable de complicité de plusieurs assassinats dans le secteur voisin de Nyamirambo.

Alors qu'il était toujours présent pendant toute la durée du procès, le jour du jugement, il était absent. Depuis lors, il avait commencé à se cacher dans son quartier de Nyamirambo,

« Il a été arrêté dimanche à son domicile à Nyamirambo, avec l'assistance des autorités locales »,  a indiqué mardi à l'agence Hirondelle Concorde Nsengiyumva, juge au tribunal gacaca de Cyivugiza.

Après l'arrestation de Habimana, beaucoup de personnes à Nyamirambo et à Cyivugiza s'interrogent sur les circonstances dans lesquelles le jugement avait été rendu.

« Pourquoi les juges ont-ils préféré prononcer le verdict en l'absence de l'accusé alors qu'il avait régulièrement participé à son procès ? », demande un habitant de Cyivugiza sous couvert de l'anonymat.

« Pourtant il était tout le temps à Nyamirambo ! Sa famille disait qu'il avait été acquitté ou que son cas relevait du seul ressort du Service national des juridictions gacacas » (l'organe gouvernemental chargé de coordonner les travaux de ces tribunaux inspirés de la tradition rwandaise), a assuré un voisin de Habimana, qui a également requis l‘anonymat.

Le nom de Habimana semblait presque oublié lorsque les juges ont découvert l'année dernière qu'il était également poursuivi pour viols pendant le génocide, dans un dossier non encore jugé. La police et l'administration locales se sont alors mises à sa recherche, alors que lui ne se doutait de rien.

Les viols pendant le génocide sont punissables de la réclusion criminelle à perpétuité, la peine la plus lourde au Rwanda.

SRE/ER/GF

Agence Hirondelle