Le 20 février 2008, le substitut du procureur, le Camerounais William Egbe, avait requis la prison à perpétuité tandis que l'avocate de Rukundo, Me Aïcha Condé du barreau de Paris, avait demandé l'acquittement.
Aumônier militaire pendant le génocide de 1994, l'abbé Rukundo qui plaide non coupable, est poursuivi pour génocide, assassinats et extermination.
Selon l'acte d'accusation, l'abbé Rukundo a joué "un rôle subtil" dans l'enlèvement et les massacres de Tutsis en avril et mai 1994 par des militaires et des miliciens Interahamwe à Gitarama, dans le centre du Rwanda.
Il lui est reproché d'avoir fait massacrer non seulement des fidèles, mais aussi certains de ses collègues prêtres tutsis.
L'homme d'église a été arrêté en Suisse en juillet 2001 et transféré au centre de détention du TPIR deux mois plus tard. Son procès a débuté le 15 novembre 2006.
Il est, après l'ancien vicaire de Nyange (ouest), Athanase Seromba, condamné définitivement à la prison à vie, le deuxième prêtre catholique à avoir comparu devant ce tribunal des Nations unies.
Jeudi dernier, le procureur a requis la prison à perpétuité contre l'abbé Hormisdas Nsengimana, troisième responsable de l'église catholique jugé par le TPIR.
Le dernier prêtre catholique inculpé par ce tribunal, l'abbé Wenceslas Munyeshyaka, sera jugé en France, conformément à une décision de dessaisissement du TPIR.
Les deux autres ecclésiastiques mis en accusation par ce tribunal sont l'Evêque anglican, Samuel Musabyimana, décédé en détention en 2003, avant l'ouverture de son procès, et le pasteur adventiste Elisaphan Ntakirutimana, mort d'une longue maladie au début de l'année 2007, quelques semaines seulement après avoir terminé sa peine de 10 ans de prison.
ER/GF
Agence Hirondelle