Depuis le début de son procès en révision lundi, il comparaissait en prévenu libre.
« La juridiction gacaca a ordonné hier (mercredi) qu'il soit mis en détention ; il a été aussitôt arrêté ; c'est désormais de son centre de détention qu'il viendra à son procès qui se poursuit aujourd'hui » (jeudi), a indiqué Radio Rwanda.
Bisengimana avait été jugé et acquitté en 2007, alors qu'il était député, par une juridiction gacaca de Rusizi.
Mais suite aux allégations selon lesquelles il aurait soudoyé les membres du jury et suborné les témoins, il est actuellement jugé en révision par un jury gacaca venu du district de Huye, dans la Province du Sud.
Membre du parti au pouvoir, le Front patriotique rwandais (FPR) qu'il a intégré après le génocide de 1994, Bisengimana est notamment accusé d'avoir fait tuer plusieurs personnes à Rusizi et dressé une liste de Tutsis à tuer au Groupe scolaire de Gihundwe (dans le même district de Rusizi) où il enseignait.
Avant d'être élu député, il avait dirigé, après le génocide, l'ancienne préfecture de Cyangugu (sud-ouest).
L'ex-député ne figurait pas sur la liste des candidats du FPR aux législatives de septembre dernier.
Inspirées de la tradition rwandaise, les tribunaux gacacas dont les juges sont désignés parmi la communauté, sont chargés de juger la presque totalité des auteurs présumés du génocide de 1994 qui a fait, selon l'ONU, près de 800.000 tués, essentiellement au sein de l'ethnie tutsie.
Ils peuvent prononcer jusqu'à la réclusion criminelle à perpétuité, la peine la plus lourde au Rwanda.
ER/GF
Agence Hirondelle