11.03.09 - TPIR/NGIRUMPATSE - L’EX-PRESIDENT DU MRND A CHERCHE EN VAIN A SE FAIRE SOIGNER EN EUROPE

Arusha, 11 mars 2009 (FH) - Le juge Dennis Byron, président du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), vient de rejeter une demande du président de l'ex-parti présidentiel rwandais, Mathieu Ngirumpatse, qui avait souhaité se faire soigner en Europe, a-t-on appris de source judicaire mercredi.

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Poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, Ngirumpatse qui se bat contre la maladie depuis août dernier, était, pendant le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND).

Il avait demandé à être transféré au centre de détention du Tribunal pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), pour y recevoir de meilleurs soins qu'à Nairobi où il est actuellement hospitalisé.

Dans sa décision dont l'agence Hirondelle a obtenu copie mercredi, le juge Byron admet que des raisons médicales peuvent justifier le transfert d'un détenu du TPIR mais note que la requête de l'ex-président du MRND ne précise pas si le TPIY ou le gouvernement néerlandais sont prêts à l'accueillir.

Le président du TPIR se fonde par ailleurs sur l'avis du service médical du tribunal selon lequel le malade reçoit actuellement les meilleurs soins possibles.

Suite à son hospitalisation prolongée qui a paralysé pendant plusieurs mois le procès dans lequel il était jugé avec deux autres anciens responsables du parti, la chambre a ordonné le 3 mars une disjonction d'affaires.

Selon cette décision de disjonction, le procès des anciens vice- président et secrétaire général du MRND, Edouard Karemera et Joseph Nzirorera, se poursuivra le 23 mars.

Le procès MRND avait commencé le 19 septembre 2005. Le procureur avait terminé son accusation le 4 décembre 2007. Le 7 avril 2008, Karemera, premier à se défendre, avait commencé la présentation de ses moyens de preuve.

Dans cette affaire considérée comme l'une des plus importantes du tribunal, l'accusation s'était assignée pour tâche essentielle de prouver la réalité, à la tête de l'ancien parti présidentiel, d'une entreprise criminelle commune visant à commettre le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994.

Une première procédure dans laquelle les trois leaders étaient poursuivis avec l'ancien ministre de l'Enseignement, André Rwamakuba qui venait d'un autre parti, avait été annulée en septembre 2004, en raison de « l'apparence de partialité » de l'un des juges, la Sénégalaise Andrésia Vaz.

Dans la foulée, le procureur avait demandé et obtenu en février 2005 un procès séparé pour les responsables de l'ex-parti présidentiel. Jugé seul, Rwamakuba a, quant à lui, été acquitté en septembre 2006 et vit en Suisse depuis l'année dernière.

ER/GF

© Agence Hirondelle