17.03.09 - TPIR/NSHOGOZA - AICHA CONDE DU BARREAU DE PARIS DEFEND SON EX-COLLABORATEUR RWANDAIS

Arusha, 17 mars 2009 (FH) - Me Aïcha Condé, du barreau de Paris, a défendu mardi son ancien collaborateur rwandais, Me Léonidas Nshogoza, accusé de subornation de témoins devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a constaté l'agence Hirondelle.

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Les deux juristes ont d'abord travaillé ensemble dans le procès de l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur et la recherche scientifique, Jean de Dieu Kamuhanda, condamné définitivement à la prison à vie par le TPIR, puis dans celui de l'abbé Emmanuel Rukundo, qui s'est vu infliger 25 ans de prison le mois dernier.

Dans ces deux affaires, Condé était conseil principal tandis que l'avocat rwandais était enquêteur de la défense.

Me Nshogoza, du barreau de Kigali, est accusé d'avoir suborné 5 témoins pour obtenir d'eux des déclarations favorables à Kamuhanda lors de son procès en appel.

Dans son témoignage, Me Condé a décrit son ancien collaborateur comme un excellent enquêteur.

En la contre-interrogeant, le représentant du bureau du procureur, Richard Karegyesa, a tenté de la discréditer aux yeux de la chambre, lui suggérant notamment qu'elle aurait aidé son ancien collaborateur à gagner indûment des honoraires.

Alors qu'elle défendait Kamuhanda, l'avocate avait eu, en effet, à approuver une déclaration de créance de Nshogoza couvrant cependant des activités que ce dernier n'avait pas effectuées.

La pièce situe en effet ces missions de travail pour la défense de Kamuhanda entre le 1er et le 30 août 2003. Or, Me Condé a reconnu lundi devant la chambre que son équipe n'avait pas effectué de mission sur le terrain avant le 22 janvier 2004.

Elle a expliqué que lorsqu'elle avait signé le document en août 2004 avant de retourner en France, le rapport de mission de l'enquêteur n'y était pas annexé.

C'était tout simplement, a-t-elle dit, clamant sa bonne foi, pour éviter que son absence ne retarde pas le paiement de son enquêteur.

Le procès se poursuivra mercredi avec l'audition du deuxième témoin à décharge.

L'accusé encourt une peine maximale de cinq ans de prison ou une amende de 10.000 dollars américains, voire les deux.

NI/ER/GF

© Agence Hirondelle