Ce procès en révision sera uniquement consacré à l'audition de nouveaux témoins à charge.
Selon la juridiction, seuls Samuel Nduwumwe et Richard Rango n'ont jamais eu l'occasion d'être entendus dans l'affaire. C'est d'ailleurs ce que les deux hommes avaient fait valoir en demandant la révision du procès. « Nous n'avons jamais été avisés de la tenue de ce procès, et, ainsi nous n'avons pas eu l'occasion de donner nos témoignages à charge», précisent-ils dans leur lettre adressée au président de la juridiction gacaca de Rugenge.
Mais certains rescapés critiquent cette décision du jury de limiter les auditions. « Les nouvelles preuves peuvent venir tant de nous-mêmes que de ces nouveaux témoins. Pourquoi ne veulent-ils pas nous entendre tous ? Encore une tentative de cacher la vérité!», s'indigne Jean Marie Vianney Karangwa.
En janvier dernier, un juge de la même juridiction avait indiqué à l'agence Hirondelle, sous couvert d'anonymat, qu'il préférerait entendre uniquement de nouveaux témoins, pour gagner du temps.
Après l'acquittement du journaliste en octobre 2008, certains survivants avaient dénoncé un procès entaché « d'irrégularités et de partialité ».
Selon l'acte d'accusation, Dominique Makeli est poursuivi pour incitation au génocide par le truchement de la radio nationale (Radio Rwanda), réunions de planification du génocide, attaques contre les Tutsis dans le secteur Rugenge, complicité dans des assassinats de Tutsis à Kabgayi (centre du pays), association de malfaiteurs et tentative d'assassinat d'un nommé Callixte Gasagara.
Libéré après son acquittement en octobre dernier, Makeli était détenu depuis 1994.
SRE/ER/GF
© Agence Hirondelle