02.04.09 - RWANDA/France - ROSE KABUYE RESTE SOUMISE AU CONTROLE JUDICIAIRE

Arusha, 2 avril 2009 (FH) - L'information judiciaire se poursuit en France dans le cadre de l'enquête sur l'attentat qui a coûté la vie le 6 avril 1994 au président rwandais, Juvenal Habyarimana. Rentrée mardi soir dans son pays après une nouvelle audition auprès des juges d'instruction parisiens, Rose Kabuye, chef du protocole de la présidence rwandaise, reste soumise à un contrôle judiciaire.

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Reprenant les affirmations d'un journal rwandais, plusieurs agences de presse avaient affirmé mardi que la justice française avait levé le mandat d'arrêt visant la chef du protocole, jetant la confusion et laissant entendre que l'instruction avait été abandonnée.

Sous le coup d'un mandat d'arrêt international délivré en 2006 par la justice française, Mme Kabuye avait été interpellée le 9 novembre 2008 en Allemagne et transférée à Paris où elle a été inculpée pour complicité d'assassinats et association de malfaiteurs, le tout en relation avec une entreprise terroriste.

Les juges d'instruction la soupçonnent d'avoir pris part à l'attentat perpétré, le 6 avril 1994, contre l'avion du président Habyarimana. Mme Kabuye est soupçonnée d'avoir participé à l'hébergement du commando qui aurait tiré sur l'avion présidentiel. L'équipage de l'appareil était français, ce qui a permis l'ouverture d'une procédure judiciaire à Paris.

« L'information judiciaire est toujours en cours », a affirmé la porte parole du Parquet de Paris, jointe au téléphone jeudi matin par l'agence Hirondelle.

« Les mandats d'arrêt sont lancés à l'encontre des personnes qui ne répondent pas aux convocations de la justice. Après son arrestation à Francfort, Mme Kabuye a été mise en examen et entendue. Le mandat d'arrêt est devenu alors sans objet », a-t-elle expliqué.

Mme Kabuye, sous contrôle judiciaire, était rentrée dans son pays à la mi-février pour un séjour temporaire parmi les siens. Elle avait déjà été autorisée par la justice française à y passer les fêtes de fin d'année.

Convoquée une nouvelle fois, Rose Kabuye s'est rendue en mars pour être interrogée par les magistrats instructeurs. La justice française lui a ensuite permis de rentrer dans son pays.

A son arrivée mardi soir à Kigali, annonçant à la presse qu'elle reprenait désormais ses activités professionnelles, d'aucuns ont compris que les poursuites judiciaires en France étaient abandonnées.

« Aucune décision judiciaire n'a été prise » a précisé à Hirondelle Bernard Maingain, l'avocat de Rose Kabuye, du barreau de Bruxelles, actuellement en déplacement au Rwanda.

« Mme Kabuye sera de nouveau entendue au mois de mai », a indiqué l'avocat belge. « Dans l'intervalle, il a été décidé qu'elle pouvait exercer son métier, donc circuler dans tous les pays. »

« C'est un assouplissement du contrôle judiciaire, pas une décision », a conclu Me Maingain.

L'attentat du 6 avril dans lequel M. Habyarimana a été tué est considéré comme l'élément déclencheur du génocide, qui a fait selon l'ONU environ 800.00 morts.

DC/GF

© Agence Hirondelle