03.04.09 - TPIR/HEBDO - FIN DES AUDITIONS DANS LE PROCES NSHOGOZA ET SUITE DE LA DEFENSE DE KAREMERA

Arusha, 3 avril (FH) - A quelques jours du quinzième anniversaire du génocide au Rwanda, l'activité du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a été marquée cette semaine par la fin des auditions dans le procès de Léonidas Nhogoza et la poursuite des témoignages pour la défense d'Edouard Karemera.

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Mardi, Léonidas Nshogoza, un avocat rwandais accusé de subornation de témoins, a été contre-interrogé par le procureur après avoir témoigné la veille pour sa propre défense. Après les 5 témoins à charge entendus en février et les 11 témoins de la défense en mars, les auditions dans ce procès, mené prestement par la chambre, sont closes. Nshogoza, ancien enquêteur de la défense au TPIR, a réfuté toutes les accusations portées contre lui, niant notamment s'être jamais rendu au centre de détention des Nations Unies à Arusha (Tanzanie) auprès de Jean de Dieu Kamuhanda, ex-ministre de l'Enseignement supérieur, dans le but de discuter de la possibilité d'un faux témoignage. Kamuhanda a été condamné définitivement à la prison à vie par le TPIR en 2004.

Deux autres affaires étaient entendues cette semaine dans deux des trois autres chambres du TPIR.

Le procès des trois anciens responsables du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) a continué pour la seconde semaine consécutive après une interruption de 7 mois. Les témoins de l'ancien vice-président du MRND, Edouard Karemera, premier à présenter sa défense dans le procès, ont tous nié que Karemera ait jamais distribué les armes du génocide à Kibuye, sa région natale, ni qu'il s'y soit rendu entre avril et juillet 1994, les quatre mois au cours desquels, selon l'ONU, près de 800.000 personnes ont été tués au Rwanda, essentiellement parmi le groupe ethnique tutsi et les Hutus modérés.

Selon les témoins, protégés par des pseudonymes et dissimulés au public derrière un rideau, il n'y avait pas d'Interahamwe dans la région de Kibuye à cette période. Le procureur soutient que Karemera et ses deux co-accusés, Ngirumpatse et l'ancien secrétaire général du MRND, Joseph Nzirorera, ont participé à une campagne de recrutement et d'armement des miliciens Interahamwe, principaux bras armés du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994.

Dans le procès du lieutenant Ildephonse Hategekimana, qui commandait un petit camp militaire dans le sud du Rwanda, l'audition des témoins de l'accusation s'est poursuivie. Les audiences se sont tenues à huis clos.

Hategekimana est poursuivi pour des crimes perpétrés pendant le génocide dans la ville de Butare et ses environs

DC/GF

© Agence Hirondelle