Arrêtés le 28 décembre 2006 en Grande Bretagne, Emmanuel Nteziryayo, ancien maire de Mudasomwa (sud), Célestin Ugirashebuja, ancien maire de Kigoma (sud), Charles Munyaneza, ancien maire de Kinyamakara (sud) et Vincent Bajinya, ancien chef milicien présumé nient toute responsabilité. Ce dernier, médecin de formation, avait réussi à obtenir la nationalité britannique, sous le nom de Vincent Brown.
La Haute Cour de Londres a estimé, dans son arrêt, que ces quatre Rwandais encouraient « un risque réel de déni de justice flagrant » s'ils étaient jugés par les tribunaux rwandais, a rapporté l'agence. Ils seraient « vraisemblablement dans l'incapacité » de présenter des témoignages en leur faveur lors d'un éventuel procès, selon la décision.
Les quatre hommes sont recherchés par la justice rwandaise qui les accuse notamment de génocide, complicité de génocide, crimes contre l'humanité, conspiration en vue de commettre des meurtres, ainsi que de divers actes de destruction et de pillage.
Leur extradition avait été décidée par la ministre britannique de l'Intérieur, Jacqui Smith. Les accusés avaient introduit un recours devant la Haute Cour.
D'autres pays occidentaux ont déjà refusé d'extrader vers le Rwanda des personnes accusées de génocide, se basant essentiellement sur des décisions du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Cette juridiction créée par l'ONU doute que les inculpés de génocide puissent, devant les tribunaux rwandais, faire comparaître leurs témoins dans les mêmes conditions que la partie adverse.
Kigali qui affirme que son appareil judiciaire est le mieux outillé pour juger les auteurs présumés du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994 demande à ces pays de juger ces suspects, s'ils ne peuvent les renvoyer au Rwanda.
ER/GF
Agence Hirondelle