« Il a collaboré avec les officiers militaires, les politiciens, les responsables administratifs locaux, les hommes d'affaires et les civils qui se trouvaient au cœur des massacres à Nyanza, Kavumu, Remera et dans d'autres endroits » dans les communes de Nyabisindu et Kigoma (sud du Rwanda), écrit African rights.
Dans un rapport intitulé « Vincent Nzigiyimfura au Malawi : un pilier du génocide 1994 », cette organisation de défense des droits de l'homme publie d'accablants témoignages d'auteurs du génocide qui affirment avoir agi sur les ordres de l'homme d'affaires.
Selon ces témoins, il circulait à bord de ses véhicules pendant le génocide, transportant des assaillants et galvanisant les tueurs aux barrages routiers.
A l'un d'entre eux, Tatien (ndlr : le rapport ne mentionne pas d'autre nom), il aurait lancé : « Vous n'avez pas encore bien compris le message que je vous ai donné. Il ne suffit pas de tuer les adultes, il ne faut pas épargner les enfants ».
Parmi les complices présumés de Nzigiyimfura, l'organisation mentionne l'ex-maire de Kigoma, Célestin Ugirashebuja, que la justice britannique a refusé au début du mois d'extrader vers le Rwanda.
Président de « l'association des Rwandais vivant au Malawi », le suspect mène l'essentiel de ses affaires à Lilongwe, sous le nom de Nzigiye et a entamé la procédure en vue d'obtenir la nationalité du pays d'accueil, selon African rights.
« A Lilongwe, il s'est montré actif dans la mise en place d'un réseau pour aider ses proches, soupçonnés de génocide au Rwanda, à échapper à la justice en trouvant refuge au Malawi », poursuit ce rapport.
Selon le texte, « un nombre important de Rwandais soupçonnés d'implication dans le génocide se sont installés (au Malawi) et sont en train de prospérer dans les affaires et d'autres professions ».
L'organisation affirme que le Malawi est, avec la Zambie et le Mozambique, le pays d'Afrique australe qui abrite le nombre le plus important de Rwandais soupçonnés d'implication dans le génocide de 1994.
Par ailleurs, poursuit le rapport, les trois pays sont devenus «une base politique de plus en plus importante» pour le mouvement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) basé dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et dont certains éléments sont accusés d'avoir trempé dans le génocide de 1994.
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