27.04.09 - TPIR/BUTARE - L'AVOCATE DE L'EX-PREFET NSABIMANA DEMANDE SON ACQUITTEMENT

Arusha, 27 avril 2009 (FH) - L'avocate de l'ancien préfet Sylvain Nsabimana, jugé devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) avec cinq autres accusés, dont son successeur Alphonse Nteziryayo, a demandé l'acquittement au terme des ses plaidoiries lundi.

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Accusé de différents crimes de génocide et contre l'humanité, Nsabimana fut préfet de Butare (sud) du 19 avril au 17 juin 1994, date à laquelle il fut remplacé par le colonel Alphonse Nteziryayo.

« Je vous prie de rendre justice à Monsieur Sylvain Nsabimana », a demandé Me Josette Kadji, s'adressant aux trois juges de la chambre.

L'avocate camerounaise a reproché au procureur de ne pas avoir pris en considération la situation qui prévalait à l'époque du génocide. Elle a expliqué que l'ancien préfet ne pouvait ordonner, ni à l'armée ni à la gendarmerie, d'arrêter les massacres. De plus, a-t-elle souligné, « Nsabimana n'a jamais demandé à personne de tuer les Tutsis ».

Selon l'avocate, l'accusé a fait, au contraire, tout ce qui était en son pouvoir pour sauver plusieurs personnes qui n'avaient aucune relation avec lui.

Me Kadji a appelé la chambre, si elle devait prononcer un verdict de culpabilité, à prendre en compte le fait que son client, contrairement à beaucoup d'autres accusés du TPIR, n'a jamais nié la réalité du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994.

Elle a enfin fait valoir que l'ex-préfet n'avait pas d'antécédents judiciaires avant sa mise en accusation par ce tribunal des Nations Unies.

Après les conclusions de Me Kadji, la chambre, présidée par le Tanzanien William Husssein Sekule, a donné la parole à l'équipe de défense du colonel Alphonse Nteziryayo qui succéda à Nsabimana à la mi-juin 1994.

Après les avocats de Nteziryayo viendront ceux de l'ex-maire de Ngoma, Joseph Kanyabashi et enfin, ceux de l'ex-maire de Muganza, Elie Ndayambaje. Selon le calendrier de la chambre, toutes ces plaidoiries doivent être closes cette semaine.

La semaine dernière, les juges ont d'abord entendu les réquisitions du procureur qui a demandé la prison à vie à l'encontre de chacun des six accusés.

Puis, la défense de l'ex-ministre de la Famille et de la promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko, seule femme détenue par le TPIR, a présenté ses derniers arguments qu'elle a clos en demandant aux juges de laver sa cliente de toutes les accusations portées contre elle.

Les avocats de son fils, Arsène Ntahobali, ont également demandé l'acquittement.

Ouvert en juin 2001, ce procès est le plus long de l'histoire du TPIR.

NI/ER/GF

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