07.05.09 - RWANDA/RESCAPES - CINQ CONDAMNATIONS A LA PRISON A VIE POUR LE MEURTRE D'UN RESCAPE

Kigali, 07 mai 2009 (FH) - Un tribunal du sud-ouest du Rwanda a condamné mardi à la prison à vie un homme et ses quatre fils après les avoir reconnus coupables de l'assassinat en 1995 d'un rescapé du génocide, a appris jeudi l'agence Hirondelle.

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Le tribunal de grande instance de Rusizi a conclu, dans son jugement, qu'Alphonse Kompanyi, la soixantaine, et ses fils avaient tué Antoine Mishogoro, selon le greffe de la juridiction joint au téléphone, depuis Kigali.

Egalement poursuivie dans l'affaire, Suzanne Nyirabashyitsi, l'épouse de M. Kompanyi, a été acquittée. Mishogoro était le beau-frère de Kompanyi.

Après le meurtre en 1995,  M. Kompanyi et ses fils avaient été arrêtés et incarcérés. Jugés en première instance en 2001, ils avaient été acquittés.

Selon Marcel Ntabanganyimana, fils de la victime, Kompanyi avait d'abord vainement tenté de faire assassiner Mishogoro qui avait cherché refuge chez lui pendant le génocide de 1994. Le condamné voulait se débarrasser de son beau-frère pour finalement s'approprier ses biens. Pour ne pas avoir à en répondre un jour devant la justice, il a choisi de l'éliminer après le génocide, selon Ntabanganyimana.

D'après Ibuka, la principale organisation de rescapés du génocide, près de 200 rescapés, dont 64 cas d'empoisonnement, ont été tués de 1995 au 1er trimestre 2009.

Suite à la recrudescence de ce cycle d'élimination, les Services du Premier ministre ont réuni différents acteurs en avril dernier pour les sensibiliser sur la nécessité de veiller à la sécurité des survivants et témoins du génocide.

Début avril, à la veille de la 15 ième commémoration du génocide, la police rwandaise avait annoncé avoir renforcé la sécurité des rescapés.

De son côté, le président d'Ibuka, Théodore Simburudali, avait affirmé que "la sécurité des rescapés du génocide n'était pas totalement garantie, malgré l'assurance du gouvernement".

"Les rescapés du génocide sont toujours massacrés dans des régions de l'intérieur du pays (...) il ne faudrait pas occulter ces tueries en les attribuant à des règlements de compte familiaux", avait-t-il indiqué avec l'AFP.

Selon Ibuka (souviens-toi, en langue rwandaise), au moins trois rescapés ont été tués et leurs corps jetés dans la rivière Nyabarongo (sud) quelques jours avant le quinzième anniversaire du génocide.

SRE/ER/GF

© Agence Hirondelle