07.05.09 - RWANDA/ENQUETE - LE RAPPORT SUR L'ASSASSINAT D'HABYARIMANA REMIS AU GOUVERNEMENT

Kigali, 07 mai 2009 (FH) - Le « comité d'experts indépendants » mis en place par le gouvernement rwandais pour enquêter sur l'attentat qui a coûté la vie le 6 avril 1994 au président Juvénal Habyarimana, à son homologue burundais, Cyprien Ntaryamira, et aux membres de l'équipe français, a déposé son rapport, a-t-on appris jeudi du gouvernement rwandais.

1 min 36Temps de lecture approximatif

L'équipe « a déjà déposé son rapport qui sera rendu public dans les prochains jours », indique un communiqué du conseil des ministres lu jeudi sur les antennes de Radio Rwanda.

Mis en place en octobre 2007, ce comité était présidé par Jean Mutsinzi, ancien président de la Cour suprême du Rwanda et actuel président de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples.

L'attentat ayant coûté la vie au président hutu Habyarimana est généralement considéré comme l'élément déclencheur du génocide de 1994 dans lequel environ 800. 000 personnes, essentiellement des membres de la communauté tutsie, furent tuées. Cette thèse est réfutée par le Rwanda qui soutient que le génocide contre les Tutsis avait commencé avec les pogroms des années 1959, 1963, 1973, 1990.

Fin 2006, une enquête du juge français Jean-Louis Bruguière avait désigné l'actuel président Paul Kagame comme le principal instigateur de l'attentat, alors qu'il commandait la branche armée de l'ancienne rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) actuellement au pouvoir. L'ancien chef rebelle a toujours nié toute implication dans cet assassinat.

Le juge Bruguière avait alors émis des mandats d'arrêt contre 9 proches de Kagame et suggéré aux Nations unies d'engager des poursuites contre le chef de l'Etat rwandais. Kigali avait réagi en rompant les relations diplomatiques avec Paris.

Pour sa part, le gouvernement rwandais a publié, en août 2008, une enquête effectuée par une commission « sur le rôle de la France dans le génocide », qui met en cause une trentaine de responsables civils et militaires français, dont l'ancien président François Mitterrand, décédé.

ER/GF

© Agence Hirondelle