03.06.09 - TPIR/KAREMERA - LA CHAMBRE REFUSE D'ENTENDRE UN TEMOIN EXPERT DE LA DEFENSE

Arusha, 03 juin 2009 (FH) - Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a refusé, dans le procès de trois dirigeants de l'ex-parti présidentiel, d'entendre un linguiste rwandais proposé comme témoin expert par l'un des accusés, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

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Accusés de génocide et de crimes contre l'humanité, les anciens président, vice-président et secrétaire général du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), Mathieu Ngirumpatse, Edouard Karemera et Joseph Nzirorera, clament leur innocence.

Le linguiste rwandais, Xavier Bangamwabo, avait été présenté par Karemera qui, pendant le génocide de 1994, était également ancien ministre de l'Intérieur.

Dans une décision consultée sur le site internet du tribunal, la chambre présidée par le juge Dennis Byron estime, après avoir lu le rapport de M.Bangamwabo, ne pas avoir besoin de ses lumières pour « conclure à la culpabilité ou à l'innocence » de Karemera.

En 2007, la chambre avait déjà écarté quatre experts proposés, cette fois-là, par l'accusation.

L'audition d'experts aurait sans doute démesurément prolongé les débats dans cette affaire qui dure depuis septembre 2005 et qui ne pourra se terminer que l'année prochaine, selon les prévisions du juge président.

Par ailleurs, la chambre doit encore se prononcer sur une demande de « remise en liberté immédiate » de Karemera, qui argue de « la violation de son droit d' être jugé sans retard excessif ».

L'ancien dirigeant rwandais a été arrêté au Togo le 05 juin 1998 et transféré au TPIR un mois plus tard.

Dans sa requête, Me Dior Diagne, l'avocate principale de Karemera, invoque notamment une décision judiciaire du 3 mars dernier dans laquelle la chambre reconnaît, elle-même, que le retard enregistré dans le déroulement du procès constitue une violation du droit des accusés à un jugement sans retard excessif.

« C'est pourquoi la défense d'Edouard Karemera demande à la chambre de révoquer l'acte d'accusation et de prononcer l'arrêt définitif des poursuites » contre l'ex-ministre.

Suspendu depuis le 28 mai dernier, le procès reprendra le 22 juin.

ER/GF

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