17.06.09 - TPIR/KENYA - LE TPIR DEMANDE AU KENYA LES PREUVES DU DEPART ALLEGUE DE KABUGA

Arusha, 17 juin 2009 (FH) - Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) demande aux autorités kenyanes de lui donner la preuve de leur affirmation selon laquelle l'argentier présumé du génocide de 1994, l'homme d'affaires Félicien Kabuga, n'est plus sur leur territoire, a-t-on appris mercredi.

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« Tous les efforts, y compris ma récente mission à Nairobi en mars 2009, pour obtenir des autorités kenyanes les détails et les circonstances concernant son départ allégué ont été sans succès », a déclaré le procureur en chef du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, dans un entretien avec l'agence Hirondelle.

Selon lui, le directeur des services d'Immigration à Nairobi a informé le tribunal le 8 janvier dernier que Kabuga avait quitté le Kenya.

Le TPIR a demandé en vain aux autorités kenyanes de lui fournir les pièces attestant le départ du richissime homme d'affaires et sa destination, a poursuivi le procureur en chef du TPIR, soulignant que « l'arrestation de Félicien Kabuga reste d'une grande priorité pour le TPIR ».

Lors de son intervention devant le Conseil de sécurité le 4 juin dernier, Jallow avait affirmé disposer de « preuves irréfutables » selon lesquelles « Félicien Kabuga est entré au Kenya en 1994 et a obtenu un permis de résidence ainsi qu'un permis de mener ses affaires dans le pays ».

En dépit de demandes répétées de la part du tribunal en vue de l'arrestation de l'accusé et du gel de ses avoirs au Kenya, seule une propriété, « la villa espagnole » a été saisie à ce jour, avait déploré le procureur en chef du TPIR.

S'agissant des autres inculpés en fuite, le magistrat gambien avait fait était de «consultations » en cours avec les autorités de la République démocratique du Congo (RDC).

Selon M.Jallow, la plupart des 12 autres personnes recherchées par le TPIR se cacheraient dans l'est de cet immense pays que le gouvernement central à Kinshasa a encore du mal à contrôler dans sa totalité et où sévissent plusieurs groupes rebelles, dont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Le procureur en chef avait ainsi demandé au Conseil de sécurité de « lancer un appel au Kenya, à la RDC et à tous les Etats pour qu'ils coopèrent avec le TPIR pour l'arrestation et le transfert (au TPIR) de ces inculpés ».

Parmi les autres accusés en fuite, figurent l'ex-ministre de la Défense, Augustin Bizimana.

ER/GF

© Agence Hirondelle