L'évangéliste fait partie de la série de témoins venus appuyer l'alibi selon lequel l'accusé n'a pas mis les pieds dans sa région natale de Ruhengeri (nord) au cours des trois jours suivant l'assassinat du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.
Le procureur soutient que Setako se trouvait les 7 et 8 avril 1994 dans les communes Mukingo et Nkuli de la préfecture de Ruhengeri, occupé, avec d'autres hauts responsables civiles et militaires, à organiser des massacres de Tutsis.
David Biramahire a réfuté cette allégation en affirmant que Setako se trouvait chez lui, dans le quartier huppé dit « Kiyovu des riches », à Kigali, à ces deux dates. La preuve ? Il a déclaré l'avoir joint dans la matinée du 7 avril 1994 au téléphone de son domicile dans la capitale.
L'évangéliste qui était conduit en interrogatoire principal par Me Lennox Hinds, l'avocat de Setako, a expliqué qu'il sollicitait, par son appel téléphonique, la protection de l'officier après avoir été attaqué par des militaires.
C'est ainsi qu'il serait arrivé vers midi et demi chez l'accusé, en l'absence de ce dernier qui ne serait rentré que le soir.
Pour la journée suivante, il a également indiqué n'avoir aperçu son hôte que le soir, mais en affirmant que le lieutenant-colonel n'était pas allé à Ruhengeri.
A une tentative du procureur de lui suggérer qu'il serait venu mentir pour trouver le pain de sa famille, d'autant qu'il n'a pas de salaire, il a répondu : « la Parole de Dieu dit clairement que ses apôtres ne manquent jamais de nourriture ».
« Dieu nourrit donc votre famille ? », a demandé Christiana Fomenky, du bureau du procureur. « Oui, c'est ça la foi », a répondu Biramahire, la Bible devant lui.
Il avait, au début de son témoignage, offert aux juges des exemplaires du Livre saint.
Le procès se poursuivra vendredi.
Setako qui répond de crimes perpétrés à Kigali et dans sa préfecture natale de Ruhengeri présente sa défense depuis le 4 mai dernier.
ER/GF
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