Selon l'accusé qui témoignait pour sa défense, la force onusienne alors déployée au Rwanda ainsi que le gendarmerie nationale s'étaient engagées à faire des patrouilles de sécurité conjointes. Mais elles ne l'ont pas fait, a déploré le lieutenant-colonel qui était contre interrogé par Mme Ifeoma Ojemini Okali, de l'équipe de l'accusation.
La représentante du bureau du procureur voulait savoir ce qu'il avait fait, en tant qu'officier supérieur, pour arrêter les massacres notamment dans les communes Mukingo et Nkuli, toutes deux de sa préfecture natale de Ruhengeri (nord).
Tout en reconnaissant qu'il était au courant de tueries dans sa région d'origine, il a expliqué qu'il était retenu à Kigali, attendant, en bon soldat, des ordres de ses supérieurs.
Il a par ailleurs nié avoir participé à la réunion d'officiers supérieurs des Forces armées rwandaises (FAR) tenue dans la nuit du 6 au 7 avril 1994 à l'Ecole supérieure militaire (ESM), à Kigali.
Au cours de cette réunion, les officiers présents ont mis en place « un comité de crise » qui a joué un rôle très important dans la mise en place du gouvernement intérimaire.
Setako qui répond de crimes perpétrés à Kigali et dans sa préfecture natale de Ruhengeri devrait terminer son témoignage vendredi.
Il présente sa défense depuis le 4 mai dernier.
L'accusé a été arrêté dans un centre de demandeurs d'asile aux Pays Bas en février 2004 et son procès a débuté le 25 août 2008.
Le procureur a terminé la présentation de ses moyens de preuve le 22 avril dernier après avoir fait comparaître 20 témoins.
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