25.06.09 - TPIR/GACACA - UN ANCIEN MINISTRE ET UN GENERAL DEVANT LA JUSTICE GACACA

Kigali, 25 juin 2009 (FH) - Le colonel à la retraite Aloys Nsekarije, plusieurs fois membre du gouvernement sous le régime du président Juvénal Habyarimana, comparaîtra vendredi devant un tribunal populaire gacaca de Kigali pour son rôle présumé dans le génocide perpétré contre les Tutsis, selon le journal rwandais Izuba rirashe (Soleil levant).

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Le lendemain, le général Paul Rwarakabije, membre de l'actuelle Commission nationale rwandaise de démobilisation, répondra, lui aussi, de faits liés au génocide de 1994, selon la même source.

Le colonel Nsekarije qui n'occupait plus de fonctions officielles pendant le génocide est accusé d'avoir distribué illégalement des armes à feu, incité au génocide, entraîné des gens au maniement des armes et chassé des Tutsis qui avaient cherché refuge à son domicile, rapporte le tri-hebdomadaire.

L'accusé, qui fut notamment membre du Comité central de l'ex-parti unique et ministre des Affaires étrangères, est poursuivi devant le tribunal gacaca de Kimironko, dans la ville de Kigali.

Nsekarije qui comptait parmi les plus grandes fortunes du pays dans les années 80, fait partie des auteurs du coup d'Etat du 5 juillet 1973 qui porta au pouvoir le général Habyarimana. Contrairement à d'autres dignitaires de l'ère Habyarimana, il n'avait pas fui le pays à la prise du pouvoir en juillet 1994 par l'ancienne rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) actuellement au pouvoir.

Quant à Paul Rwarakabije, il comparaîtra devant la juridiction gacaca de Kacyiru, toujours dans la capitale.

L'officier qui travaillait à l'Etat-major de la gendarmerie rwandaise pendant le génocide, s'était enfui au Zaïre, actuelle République démocratique du Congo (RDC), après la défaite de juillet 1994.

Par la suite, il avait, avec d'autres officiers des anciennes Forces armées rwandaises (FAR), fondé le mouvement rebelle des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont il assura le commandement militaire pendant quelques années avant de rejoindre la nouvelle armée rwandaise en 2004.

Un autre ancien commandant des FDLR rentré au Rwanda, le général de brigade Séraphin Bizimungu alias Amani Mahoro, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en décembre 2008 après avoir été reconnu de participation au génocide.

SRE-ER/GF

© Agence Hirondelle