Interrogé sur la destination d'Imanishimwe après sa libération, le porte-parole du TPIR, Roland Amoussouga, a répondu : « Après sa remise en liberté, il sera un homme libre de ses mouvements et responsable de sa propre destinée ».
Le condamné est actuellement détenu au Mali.
Arrêté à Mombasa, au Kenya, le 11 août 1997, le lieutenant Imanishimwe, qui commandait un petit camp militaire dans le sud-ouest du Rwanda en 1994, a été condamné à 12 ans de prison le 7 juillet 2006, après avoir été reconnu coupable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre.
En juin 2007, il avait demandé en vain à bénéficier d'une libération anticipée, arguant notamment de son manque d'antécédents judiciaires avant son procès au TPR, de sa bonne conduite avant et pendant la détention, d'une santé potentiellement fragile ainsi que de son désir de se former en vue d'être utile à son pays.
Le président du TPIR, Dennis Byron, avait, en rejetant la requête, invoqué la gravité des crimes dont l'officier a été reconnu coupable.
Dans une autre affaire, le juge Byron a cependant été court-circuité en avril dernier par les autorités italiennes qui ont libéré, avant terme, Georges Ruggiu, l'ancien présentateur de la Radio télévision libre des milles collines (RTLM) connue pour ses appels aux massacres de Tutsis pendant le génocide.
Seul non Rwandais à avoir été poursuivi par le TPIR, cet Italo-belge qui avait été transféré dans une prison italienne en février 2008, a été remis en liberté à l'insu des responsables du tribunal.
Une violation du statut du TPIR qui stipule que seul le président du tribunal est compétent pour accorder une grâce ou une commutation de peine quel que soit le lieu d'emprisonnement du condamné.
Le premier prisonnier à avoir terminé sa peine, le pasteur adventiste Elizaphan Ntakirutimana, est décédé d'une mort naturelle, le 22 janvier 2007, moins d'un mois après avoir recouvré sa liberté.
Le deuxième, l'ex- conseiller municipal, Vincent Rutaganira, n'aurait eu d'autre choix que de se fondre, après sa libération en mars 2008, dans un camp de réfugiés en Afrique australe.
Le troisième est l'ancien agent communal, Joseph Nzabirinda, dont le TPIR n'a plus de nouvelles depuis sa sortie de prison en décembre 2008.
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