03.09.09 - RWANDA/GACACA - L'EX-PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE NATIONALE CONDAMNE A LA PERPETUITE

Kigali, 3 sept 2009 (FH)- L'ex-président de l'Assemblée nationale, Alfred Mukezamfura, qui était jugé par contumace à Kigali, a été condamné mercredi à la réclusion criminelle à perpétuité après avoir été reconnu coupable de participation au génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, a rapporté jeudi Radio Rwanda.

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Mukezamfura, qui serait actuellement réfugié en Belgique, était jugé par le tribunal gacaca du secteur Nyakabanda, dans la capitale rwandaise.

Selon Radio Rwanda, l'ancien parlementaire a été condamné pour un éditorial publié en plein génocide dans le journal gouvernemental Imvaho, qui faisait alors partie d'un ensemble de publications gouvernementales dirigées par Mukezemfura.

Les jurés ont conclu que ce texte en langue rwandaise constituait une incitation au génocide, a ajouté la radio.

Après 1994, Mukezamfura avait quitté le journalisme pour une carrière politique qui l'a conduit à la tête de l'Assemblée nationale en 2003. Mais, suite à la gravité des accusations de génocide qui pesaient contre lui, il n'avait pas pu se présenter aux législatives de septembre dernier.

Plusieurs autres anciens membres de la Chambre des députés que présidait Mukezamfura ont été jugés et condamnés pour génocide. Parmi eux, figurent Elisée Bisengimana et Emmanuel Mwumvaneza, tous deux membres du Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir), et Etienne Magali du Parti libéral (PL).

En mai dernier, toujours devant un tribunal gacaca, la députée Béatrice Nirere (FPR) s'est vue infliger la prison à perpétuité alors qu'elle n'avait pas encore siégé une année dans la nouvelle Assemblée nationale. Elle a été suivie en juin du sénateur Stanley Safari, qui a réussi à fuir le pays à la veille de son jugement.

Inspirées des anciennes assemblées lors desquelles les sages du village tranchaient les différends, assis sur le gazon (gacaca, en langue rwandaise), les juridictions gacacas sont chargées de juger les auteurs présumés du génocide de 1994, à l'exception des « planificateurs » au niveau national.

ER/GF

© Agence Hirondelle