07.09.09 - TPIR/PROCES - TROIS AUDIENCES EN APPEL A LA FIN DU MOIS

Arusha, 07 septembre 2009 (FH) - La chambre d'appel du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) entendra, du 28 au 30 septembre, les arguments des parties dans trois procès, dont celui de Protais Zigiranyirazo, beau-frère de l'ex-président Juvénal Habyarimana, a-t-on appris lundi de source officielle.

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Attendu devant ses juges d'appel le 28 septembre, Zigiranyirazo sera suivi le lendemain de l'ancien magistrat Siméon Nshamihigo et, le surlendemain, du chanteur Simon Bikindi, selon le chef du service de presse du TPIR, Bocar Sy.

Surnommé « Monsieur Z », Zigiranyirazo est le frère d'Agathe Kanziga, la veuve de l'ex-président Juvénal Habyarimana tué dans l'attentat contre son avion le 6 avril 1994.

Le 18 décembre 2008, les premiers juges l'ont condamné à 20 ans de prison, après l'avoir reconnu coupable de génocide et d'extermination.

Ils ont conclu qu'il avait « aidé et encouragé » au massacre de Tutsis dans sa préfecture natale de Gisenyi (nord) et aux environs de sa résidence dans la capitale, Kigali.

Son comportement a entraîné la mort de plus de 1.500 personnes, selon ce jugement de première instance.

Quant à l'ancien substitut du procureur, Siméon Nshamihigo, il a écopé de la prison à vie le 24 septembre 2008 après avoir été reconnu coupable de génocide, extermination, assassinats et autres actes inhumains, soit la totalité des chefs d'accusation qui étaient portés contre lui.

Selon les premiers juges, il a incité, aidé et encouragé des massacres de Tutsis en différents endroits de la préfecture de Cyangugu (sud-ouest) en 1994.

Pour sa part, Bikindi s'est vu infliger 15 ans de détention le 2 décembre 2008 pour incitation directe et publique à commettre le génocide. Alors qu'au centre du procès se trouvaient des chansons, l'artiste n'a été condamné que pour une prise de parole en juin 1994, après son retour d'un concert en Europe.

Parlant depuis une voiture sonorisée sur la route reliant Kivumu et Kayove, deux communes rurales du nord-ouest du Rwanda, il avait alors demandé aux passants s'ils "avaient tué des Tutsis" appelés "serpents", a conclu la chambre de première instance. 

Le jugement souligne que Bikindi a usé de son aura de célèbre chanteur et de membre influent du parti présidentiel de l'époque, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), pour inciter au génocide.

ER/GF

© Agence Hirondelle