Désigné par le nom de code MYA, l'ancien agent de l'ordre, qui portait le grade de caporal en 1994, a déclaré n'avoir jamais vu l'accusé en possession d'une arme à feu entre la mi-mars et le 9 avril 1994, à Bugarama (sud-ouest).
Le procureur allègue qu'au cours de cette période, Munyakazi, poursuivi pour génocide et extermination, a entraîné des miliciens au maniement d'armes à feu dans la commune de Bugarama (préfecture de Cyangugu).
Pour l'ex-gendarme qui était interrogé par Me Jwani Mwaikusa, l'avocat tanzanien de Munyakazi, pareil entraînement n'a jamais eu lieu dans cette commune.
Dans son contre-interrogatoire, Segun Jegede, du bureau du procureur, a tenté de discréditer le témoin en lui faisant remarquer que, malgré son statut d'agent de l'ordre, lui même n'avait rien fait pour protéger les Tutsis de Bugarama.
« Je n'étais pas commandant. Je ne pouvais pas agir de ma propre initiative, sans un ordre de la part de mon supérieur », a répondu MYA.
Munyakazi, qui a déjà cité 17 témoins à décharge, doit encore en faire venir deux, avant de se présenter lui-même à la barre pour sa propre défense.
Le plus âgé des détenus du TPIR a été arrêté en mai 2004 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Son procès a démarré le 22 avril dernier.
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