Arrêté à Kampala, en Ouganda, le 5 octobre et transféré le lendemain au centre de détention du TPIR, il était, en 1994, commandant en second de l'Ecole des sous-officiers (ESO) de Butare.
Poursuivi pour génocide, complicité de génocide, viols et autres actes inhumains, le capitaine, âgé de 46 ans, est notamment accusé d'avoir ordonné les meurtres de plusieurs tutsis dans la ville de Butare, dont celui de Rosalie Gicanda, veuve de l'avant-dernier roi du Rwanda, Mutara III Rudahigwa.
Selon l'acte d'accusation, cet officier originaire du nord, comme l'ex-président Juvénal Habyarimana, aurait également fait massacrer des professeurs et des étudiants tutsis de l'Université nationale du Rwanda (TPIR), également située à Butare.
Le procureur l'accuse enfin d'avoir laissé ses soldats violer des femmes et des filles tutsies, dans le cadre d'un plan génocidaire.
Devant la juge Khalida Khan, Nizeyimana a rejeté toutes ces allégations. La date du début du procès sera annoncée ultérieurement.
Pour sa part, Yussuf Munyakazi, le doyen des détenus du tribunal, a terminé sa défense jeudi par sa propre déposition. Cité comme vingtième témoin à décharge, l'accusé a rejeté toutes les allégations portées contre lui, affirmant qu'en bon musulman, il avait sauvé de nombreuses vies humaines pendant le génocide. Munyakazi, 74 ans, est surtout accusé d'avoir dirigé des attaques meurtrières contre les Tutsis qui avaient cherché refuge dans des églises catholiques de la préfecture de Cyangugu (sud-ouest) pendant le génocide.
Dans une autre affaire, l'ancien sous-préfet de Gisagara (sud), Dominique Ntawukulilyayo, a cité deux témoins cette semaine, dont le dernier, un ancien voisin de l'accusé, a terminé sa déposition mardi. Le procès reprendra le 16 novembre pour une session consacrée à l'audition des 8 témoins restants, dont l'ex-responsable administratif en personne.
Enfin, le procureur a poursuivi son accusation cette semaine dans le procès de l'ex-ministre du Plan, Augustin Ngirabatware, également gendre de Félicien Kabuga, l'argentier présumé du génocide. Les débats continuent lundi prochain.
Cependant, les événements les plus attendus la semaine prochaine seront la reprise, lundi, du procès des dirigeants du MRND, paralysé depuis plusieurs mois par la maladie de l'un des accusés, et l'ouverture, mercredi, de celui de Jean-Baptiste Gatete, ancien maire et ancien haut fonctionnaire au ministère de la Famille et de la promotion féminine.
ER/GF
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