« Il a perdu le nouveau procès et a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité », a indiqué à l'agence Hirondelle, un membre du jury joint au téléphone à Nyagatare
En décembre 2005, Bizimungu, alias Amani Mahoro, avait déserté les rangs des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) basées dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) pour rejoindre l'armée gouvernementale rwandaise.
Jugé pour génocide, il avait déjà écopé de la prison à vie en décembre 2008, après avoir été reconnu coupable d'implication dans des massacres de Tutsis, en février 1994, à Nyagatare, la petite ville où il est actuellement incarcéré.
Après avoir perdu son appel au début de cette année, il avait introduit un recours en révision qui a donné lieu à ce nouveau procès.
Alors que la communauté internationale considère que le génocide au Rwanda a commencé au lendemain de l'assassinat, le 6 avril 1994, du président Juvénal Habyarimana, les autorités rwandaises affirment, de leur côté, que les massacres de Tutsis antérieurs à cette date relèvent également du plan génocidaire. Ainsi, la compétence temporelle des juridictions gacacas couvre la période du 1er octobre 1990 (date de déclenchement de la rébellion du FPR) au 31 décembre 1994.
Au moment des faits, Amani était un jeune officier de l'armée rwandaise alors aux prises avec les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), actuellement au pouvoir.
Après la déroute des troupes gouvernementales en juillet 1994, Amani s'était réfugié dans l'est de l'ex-Zaïre (actuelle RDC) où il avait plus tard, avec d'autres anciens compagnons d'armes, participé à la création de la rébellion des FDLR.
Originaire de l'ancienne préfecture de Gisenyi (nord), il faisait partie du commandement militaire de l'organisation, avant sa reddition en décembre 2005. Intégré par la suite au sein de la nouvelle armée rwandaise, il avait travaillé au sein du service de renseignements intérieurs, jusqu'à son arrestation l'année dernière.
SRE-ER/GF
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