Le 02 septembre dernier, une juridiction gacaca de Kigali lui avait infligé la réclusion criminelle à perpétuité alors qu'il avait quitté le pays depuis plusieurs mois, officiellement pour se faire soigner à l'étranger.
Philibert Munyandinda, le président de ce tribunal, a indiqué la semaine dernière à l'agence Hirondelle avoir reçu « un acte d'appel manuscrit » avec l'écriture et la signature « authentiques » du condamné, toujours en fuite.
Selon Munyandinda, ce recours est irrecevable car le condamné ne s'est pas présenté physiquement pour prendre connaissance du premier jugement avant de l'attaquer en appel.
Dans ces conditions, il ne reste plus qu'à lancer un mandat d'arrêt international à l'encontre l'ex-parlementaire, a estimé le juge dans un entretien avec l'Agence Hirondelle mardi.
M.Mukezamfura, qui était journaliste en 1994, a été condamné notamment pour un éditorial publié en plein génocide dans le journal gouvernemental Imvaho, qui faisait alors partie d'un ensemble de publications gouvernementales.
Les jurés ont également conclu à sa responsabilité dans les meurtres des journalistes Vincent Rwabukwisi et Vincent Shabakaka.
Après 1994, il avait quitté le journalisme pour une carrière politique qui l'a conduit à la tête de l'Assemblée nationale en 2003. Mais, suite à la gravité des accusations de génocide qui pesaient contre lui, il n'avait pas pu se présenter aux législatives de septembre 2008.
Plusieurs autres anciens membres de la Chambre des députés que présidait Mukezamfura ont été condamnés par les tribunaux gacacas pour leur rôle dans le génocide.
Inspirées des anciennes assemblées lors desquelles les sages du village tranchaient les différends, assis sur le gazon (gacaca, en langue rwandaise), les juridictions gacacas sont chargées de juger les auteurs présumés du génocide de 1994.
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