L'homme d'église, qui vit en Italie depuis plus de 10 ans, était vicaire de la paroisse de Ponzano, dans la municipalité de Empoli, à une vingtaine de kilomètres de Florence.
« En lançant le mandat d'arrêt contre lui, nous demandions qu'il soit arrêté et transféré au Rwanda. Nous allons demander à l'Italie de l'extrader au Rwanda. Ici, la justice fonctionne bien, même la communauté internationale le reconnaît », a indiqué jeudi sur les ondes de la radio nationale le porte- parole du Parquet général, Augustin Nkusi.
Les pays européens, qui doutent de l'équité des procédures devant les tribunaux rwandais, sont réticents à extrader vers leur pays d'origine des Rwandais accusés d'avoir trempé dans le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994. Kigali leur demande alors de juger eux-mêmes ces suspects.
« Ce que nous voulons, c'est de voir la justice rendue », déclare, à ce sujet, le ministre de la Justice Tharcisse Karugarama, cité par le quotidien progouvernemental New Times, dans son édition de jeudi.
Le père Uwayezu été arrêté en exécution d'un mandat d'arrêt émis par la justice rwandaise et transmis à Interpol.
Il est accusé par l'ONG African Rights, basée à Londres, d'être impliqué dans le massacre, le 7 mai 1994, « de plus de 80 jeunes élèves, âgés de 12 à 20 ans » qui étudiaient au groupe scolaire Marie Merci de Kibeho (sud) dont il était le directeur.
Il s'est défendu, affirmant « être le premier à vouloir l'ouverture d'un procès sur cette affaire afin d'établir la réalité des faits ».
Un autre prêtre catholique, qui exerçait sous un faux nom dans une paroisse de Florence, l'abbé Athanase Seromba, a été condamné définitivement à la prison à vie par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha, en Tanzanie. Il est actuellement détenu au Bénin.
Au Rwanda, plusieurs hommes d'église ont comparu devant la justice classique ou devant les tribunaux semi-populaires gacacas pour leur implication présumée dans le génocide. Certains ont été condamnés et d'autres ont été acquittés, comme l'évêque de Gikongoro (sud), Mgr Augustin Misago.
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