06.11.09 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - HUIT ANS DE PRISON POUR BAGARAGAZA, FIN DU PROCES SETAKO

Arusha, 06 novembre 2009 (FH) -  Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a condamné jeudi à 8 ans de prison l'ex-patron de la filière thé, Michel Bagaragaza, et terminé vendredi l'audition des conclusions finales dans le procès du lieutenant-colonel Ephrem Setako.

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Bagaragaza, un proche de l'ex-président Juvénal Habyarimana, avait plaidé coupable de complicité de génocide le 16 septembre au terme de longues négociations avec le bureau du procureur. Selon le jugement, le temps passé en détention depuis son arrestation le 15 août 2005 sera comptabilisé.

Dans son plaidoyer de culpabilité, l'ancien responsable économique, aujourd'hui âgé de 64 ans, avait reconnu, entre autres crimes, avoir entreposé à l'usine à thé de Rubaya, dans la préfecture de Gisenyi (nord), des armes utilisées pendant le génocide. Il avait par ailleurs avoué avoir donné de la bière et de l'argent aux miliciens Interahamwe, principaux bras armés du génocide, et mis à leur disposition les véhicules de l'usine, par crainte pour sa sécurité et celle de sa famille.

La veille du prononcé de la sentence, Bagaragaza avait exprimé ses remords et sa contrition, affirmant qu'il avait décidé librement et volontairement de dire la vérité, y compris sur son propre rôle. C'est ainsi qu'il a témoigné contre d'autres accusés du TPIR, dont Protais Zigiranyirazo, beau-frère de l'ex-président Juvénal Habyarimana. Il a déclaré ne pas regretter cette décision qui, selon son avocat, Gerardus Alexander Knoops, met en péril sa famille menacée par des extrémistes au sein de la diaspora hutue.

Le même jour, la prison à perpétuité, peine maximale au TPIR, a été requise contre l'ex-directeur des Affaires juridiques au ministère de la Défense, le lieutenant-colonel  Ephrem Setako, poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité. S'exprimant au nom de l'accusation, la Nigériane Ifeoma Ojemeni Okali a souligné que l'accusé, malgré son double statut d'officier supérieur et d'homme de loi « tenu de faire respecter le caractère sacré de la vie humaine », avait choisi le camp des tueurs. Au dernier jour des conclusions finales, vendredi, Me Lennox Hinds, l'avocat américain de Setako, a plaidé l'acquittement.

Par ailleurs, le procès des trois dirigeants de l'ex-parti présidentiel, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), s'est poursuivi cette semaine avec la suite du défilé des témoins de la défense de Joseph Nzirorera, ancien secrétaire général du parti.

Etait également inscrit au rôle, le procès de Jean Baptiste Gatete, ancien directeur au ministère de la Famille et de la promotion féminine, avec l'audition, de lundi à jeudi, de sept témoins à charge.

Les deux procès se poursuivront lundi prochain.Ce même jour démarrera le procès de l'ancien ministre de la Jeunesse, Callixte Nzabonimana, accusé d'être l'un des principaux responsables du génocide dans sa préfecture natale de Gitarama (centre du Rwanda).

ER/GF

© Agence Hirondelle