13.11.09 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - DISCOURS HAINEUX ET FAUX TEMOIGNAGES (TEMOINS)

Arusha, 13 novembre 2009 (FH) - Trois procès se sont poursuivis cette semaine devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR).

1 min 49Temps de lecture approximatif

Lundi, à l'ouverture du procès de Callixte Nzabonimana, ministre de la Jeunesse pendant le génocide de 1994, le représentant de l'accusation Paul Ng'arua a qualifié l'accusé de « boucher de Gitarama ».

Il lui a reproché d'avoir, plutôt que  de se mettre au service des Rwandais, délibérément participé à la planification du génocide, utilisant pour cela la machine de l'Etat. Il l'a également accusé d'avoir profité de sa fonction pour encourager la population de sa préfecture d'origine, Gitarama, à tuer les Tutsis.

Nzabonimana est accusé de génocide, entente en vue de commettre le génocide, incitation directe à commettre le génocide, extermination et meurtres. Il n'était pas présent à l'ouverture de son procès, apparemment pour protester contre la communication tardive de documents devant être traduits.

Jeudi, dans le cadre du procès de l'ancien secrétaire général du MRND Joseph Nzirorera, un témoin de la défense a affirmé que les prisonniers, au Rwanda, faisaient de faux témoignages contre des accusés du TPIR à la demande des autorités rwandaises.

Interrogé sous le nom de code « 16 », ce témoin a précisé que des officiels avaient ainsi conseillé à un groupe de 40 détenus de la prison de Ruhengeri, dont lui-même, d'accuser les anciens dirigeants du MRND pour pouvoir bénéficier de libérations anticipées.   

Ce témoin, le dixième sur les 55 cités par la défense, continuera sa déposition lundi.

Enfin, dans le procès de l'ancien directeur au ministère de la Famille et de la promotion féminine Jean-Baptiste Gatete, un témoin de l'accusation a affirmé que le haut-fonctionnaire avait prononcé le 7 avril 1994 un discours qui avait provoqué des massacres de Tutsis dans la préfecture de Kibungo (est du Rwanda).

« Il n'y a rien d'autre à faire que de tuer des Tutsis », aurait dit Gatete, qui répond de génocide, entente en vue de commettre le génocide, incitation directe à commettre le génocide, et crimes contre l'humanité.

Lundi prochain reprend le procès de l'ancien sous-préfet Dominique Ntawukulilyayo. Huit témoins de la défense doivent encore être entendus, dont l'accusé lui-même.

SC/GF

© Agence Hirondelle