24.04.09 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - REQUISITOIRE DANS DEUX AFFAIRES, DEBUT D'UN NOUVEAU PROCES

Arusha, 24 avril 2009 (FH) - La semaine qui s'achève a été marquée au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) par les réquisitions et les plaidoiries dans les affaires « Butare » et Kalimanzira ainsi que par l'ouverture du procès de Yussuf Munyakazi, doyen des détenus du tribunal.

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Mardi, Holo Makwaia, du bureau du procureur, a requis la prison à vie contre chacun des six accusés du procès dit « Butare », une affaire impliquant notamment l'ex-ministre de la Famille et de la promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko et son fils Arsène Shalom Ntahobali.

Pour Makwaia, les personnes poursuivies dans cette affaire sont les principaux responsables du génocide à Butare (sud).

Unique femme détenue par le TPIR, l'ex-ministre est par ailleurs la première femme inculpée de génocide et d'incitation au viol par un tribunal international.

Son fils, Ntahobali, 39 ans, est le plus jeune des détenus du TPIR.

Dans leurs plaidoiries, les avocats de l'ex-ministre et de son fils ont plaidé l'acquittement.

Les quatre autres accusés, les ex-préfets de Butare, Sylvan Nsabimana et Alphonse Nteziryayo, ainsi que les anciens maires Joseph Kanyabashi et Elie Nyayambaje, présenteront leurs arguments jusqu'à la fin de la semaine prochaine.

La même peine avait été requise lundi à l'encontre de l'ex-directeur de cabinet au ministère de l'Intérieur Callixte Kalimanzira poursuivi également, mais dans un procès séparé, pour des massacres perpétrés dans la préfecture de Butare.

La défense a demandé l'acquittement.

Le procès de Yussuf Munyakazi, 74 ans, accusé d'avoir tué des Tutsis qui avaient cherché refuge dans des églises de la préfecture de Cyangugu (sud-ouest) a débuté mercredi. Selon Richard Karegyesa qui représente le procureur dans cette affaire, le plus âgé des détenus du TPIR aurait également participé au génocide sur les hauteurs de Bisesero, dans la préfecture de Kibuye, où les Tutsis avaient d'abord opposé une résistance aux assaillants.

Dans le procès du lieutenant- colonel Ephrem Setako, le procureur a terminé sa preuve mercredi au terme de la déposition de son 20 ième témoin qui a été entendu entièrement à huis clos. La défense s'ouvre le 4 mai.

Les auditions n'ont pas beaucoup avancé cette semaine dans l'affaire regroupant trois dirigeants de l'ex-parti présidentiel, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND). Un seul témoin, Léon Mugesera, un linguiste rwandais vivant au Canada, a été entendu. Le procès se poursuivra lundi prochain avec l'audition de deux témoins à charge rappelés à la barre à la demande de l'ex-secrétaire général du parti, Joseph Nzirorera.

ER/GF

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