09.11.09 - TPIR/NZABONIMANA - LE PROCES DE L'EX-MINISTRE DE LA JEUNESSE DEMARRE EN SON ABSENCE

Arusha, 09 novembre 2009 (FH) - Le procès de l'ex-ministre de la Jeunesse, Callixte Nzabonimana, s'est ouvert lundi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) en l'absence de l'accusé, a constaté l'agence Hirondelle.

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Le conseil principal de la défense, Vincent Courcelle-Labrousse, a expliqué que son client était en train de traduire « des documents en langue rwandaise communiqués très tardivement par le bureau du procureur ».

L'avocat français a dénoncé « cette pratique du procureur » qui crée « une situation inéquitable ».

Originaire de Gitarama, dans le centre du Rwanda, Nzabonimana qui était membre du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), est accusé d'entente en vue de commettre le génocide, génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, extermination et assassinats.

Dans sa déclaration liminaire, le kényan Paul Ng'arua, du bureau du procureur, a présenté l'ex-ministre comme un homme qui avait « de l'autorité et de l'influence » sur les miliciens Interahamwe, les policiers communaux, les gendarmes et les autorités locales dans sa préfecture d'origine.

Plusieurs personnes, parmi lesquelles des enfants, « ont été tuées sur ses ordres », a allégué M.Ng'arua, qualifiant l'ex-ministre de « boucher de Gitarama ».

Il a terminé son propos en espérant que « ce monde ne produira plus un autre Callixte Nzabonimana ».

Pour sa part, Me Courcelle-Labrousse, a nié que son client ait jamais été « un homme politiquement puissant ».

Il a indiqué que Nzabonimana n'avait dû sa promotion qu'à ses compétences.

L'ex-ministre, qui clame son innocence, a été arrêté dans l'ouest de la Tanzanie le 19 février 2008 et transféré le lendemain au centre de détention du TPIR.

Deux autres détenus, l'ancien maire Grégoire Ndahimana, arrêté en août dernier en République démocratique du Congo (RDC), et le capitaine Ildephonse Nizeyimana appréhendé le mois dernier en Ouganda, attendent de comparaître. Non encore programmés, leurs procès ne pourront pas débuter avant 2010, année au cours de laquelle le tribunal devra terminer ses affaires en première instance, selon un calendrier fixé par les Nations Unies.

NI-ER/GF

© Agence Hirondelle