09.09.09 - TPIR/KANYARUKIGA - L’UN DES AUTEURS DU MASSACRE DE NYANGE ACCUSE LES NOTABLES LOCAUX

Arusha, 9 septembre 2009 (FH) - L'un des auteurs du massacre de l'église de Nyange (ouest du Rwanda) perpétré 16 avril 1994 a gravement mis en cause les notables locaux lors de sa déposition mercredi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

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Désigné par le nom de code CBR, ce « génocidaire » condamné par la justice rwandaise à 20 ans de prison témoignait dans le procès de l'homme d'affaires Gaspard Kanyarukiga, accusé d'entente en vue de commettre le génocide, génocide et extermination.

Il a affirmé que l'accusé et d'autres figures en vue de l'endroit, comme le maire Grégoire Ndahimana, l'inspecteur de police judiciaire Fulgence Kayishema, et le vicaire de la paroisse de Nyange, l'abbé Athanase Seromba se trouvaient sur les lieux lorsque les Tutsis qui avaient cherché refuge à l'église paroissiale furent attaqués les 15 et 16 avril 1994.

L'abbé Seromba a été condamné à la perpétuité pour le massacre de Nyange, Ndahimana a été arrêté le mois dernier en République démocratique du Congo (RDC) tandis que Kayishema est en fuite.

Selon CBR, sixième témoin de l'accusation, l'attaque du 15 avril 1994 a affaibli les Tutsis sans pour autant les anéantir.

Ainsi, a-t-il poursuivi, de nouveaux assaillants venus en renforts sont arrivés le lendemain de tous les coins de la commune Kivumu abritant la paroisse.

Alors que les tueurs brûlaient d'impatience, le maire Ndahimana, après « des consultations » avec ces leaders d'opinion, a ordonné de « commencer le travail », a raconté le témoin. Mais là encore, les attaquants ne sont pas venus à bout de tous les Tutsis réfugiés dans l'église.

Raison pour laquelle, a ajouté le condamné, les autorités ont eu recours à un bulldozer qui a finalement rasé l'édifice religieux, tuant les Tutsis qui avaient espéré y avoir la vie sauve.

Kanyarukiga, qui clame son innocence, a été arrêté en Afrique du Sud le 16 juillet 2004 et transféré 3 jours après au centre de détention du TPIR à Arusha, en Tanzanie.

Son procès a débuté le 31 août dernier.

NI-ER/GF

© Agence Hirondelle