18.11.09 - TPIR/NZIRORERA - UN ANCIEN SOUS-PREFET A LA RESCOUSSE DE L'EX-SECRETAIRE GENERAL DU MRND

Arusha, 18 novembre 2009 (FH) - Dismas Nzanana, un ancien sous-préfet cité mercredi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a nié que, Joseph Nzirorera ait joué un rôle dans des massacres de Tutsis dans la préfecture de Ruhengeri.

1 min 39Temps de lecture approximatif

Détenu dans une prison du Rwanda, où il a été condamné après avoir été reconnu coupable de génocide, Nzanana était sous-préfet de Busengo, dans le sud de cette préfecture du nord du Rwanda.

Il a expliqué avoir lui même, en avril 1994, abrité dans son bureau des réfugiés tutsis, où certains d'entre eux ont été tués par la population locale. Il a affirmé avoir transféré les rescapés dans les bâtiments de la cour d'appel, où ils ont de nouveau été massacrés.

Selon l'accusation,  Nzirorera, alors secrétaire général du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), aurait commandité ces attaques de concert avec les autorités locales, dont la gendarmerie.

« Nzirorera n'a joué aucun rôle dans tout cela. C'est ici que j'entends pour la première fois cette allégation », a affirmé M.Nzanana qui appartenait lui aussi au MRND.

Il a également réfuté les allégations selon lesquelles Nzirorera aurait téléphoné plusieurs fois au bureau de la sous-préfecture de Busengo en avril 1994 pour demander si des Tutsis se cachaient encore dans la région.

L'ancien sous-préfet est le 12 ième témoin de Nzirorera qui présente sa défense depuis le 19 octobre. L'ex-président du MRND, Mathieu Ngirumpatse, et l'ancien vice-président du parti, Edouard Karemera, comparaissent également dans cette affaire. Les trois hommes répondent notamment d'exactions commises par des membres de leur parti, surtout des jeunes. C'est ce que le procureur appelle la responsabilité de supérieur hiérarchique.

Les équipes de défense, de leur côté, affirment que la partie adverse n'a pas prouvé l'existence de liens de subordination entre les accusés et les membres du MRND ayant commis des crimes pendant le génocide.

NI/ER/GF

© Agence Hirondelle