Les moments-clés de la guerre en Ukraine

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De l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février 2022, à l'adoption d'un vaste plan américain d'aide à Kiev, rappel des moments-clés d'un conflit meurtrier.

Fin février, Kiev a évalué à 31.000 le nombre des soldats ukrainiens tués. De son côté, la partie russe ne communique pas ses pertes et aucun bilan d'ensemble (militaires et civils) n'est établi de source fiable.

- Invasion -

Le 24 février à l'aube, Vladimir Poutine déclenche une "opération militaire spéciale", qu'il présente comme destinée à "démilitariser" et "dénazifier" l'Ukraine et à protéger d'un "génocide" la partie orientale russophone de ce pays.

Le président russe a reconnu quelques jours plus tôt l'indépendance des "républiques" séparatistes autoproclamées dans les régions de Donetsk et de Lougansk, dans le Donbass, où un conflit armé avec l'armée ukrainienne est en cours depuis 2014.

Une offensive de grande ampleur est engagée. De Kiev, le président Volodymyr Zelensky mène la résistance.

Les Occidentaux imposent à la Russie une cascade de sanctions. Dans le même temps, Bruxelles et Washington débloquent des milliards d'euros pour fournir une aide, à commencer par des armes, à l'Ukraine.

Les forces russes progressent rapidement dans le sud, s'emparant en particulier de Kherson.

Dès mars, elles occupent dans le sud la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, mais ne réussissent pas à encercler Kiev et à prendre Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d'Ukraine.

- Crimes de guerre -

Le 2 avril, une équipe de l'AFP découvre les corps d'au moins 20 civils dans une rue de Boutcha en banlieue de la capitale ukrainienne.

C'est la première d'une série de découvertes macabres dans des villes désertées par les forces russes, qui déclenchent un tollé international et des enquêtes pour crimes de guerre imputés à Moscou, qui nie toute responsabilité.

Le 21 mai, la Russie prend la cité portuaire de Marioupol (sud-est), après un siège dévastateur et la reddition de combattants ukrainiens retranchés dans l'usine sidérurgique d'Azovstal.

- Reculs russes -

Fin août, l'Ukraine lance une offensive pour reprendre Kherson et une sanglante bataille se déroule dans la ville orientale de Bakhmout, face aux mercenaires du groupe Wagner.

Début septembre, l'armée russe est poussée à une humiliante retraite dans la région frontalière de Kharkiv.

Le 30 septembre, Vladimir Poutine revendique l'annexion les régions de Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporijjia, sans toutefois les contrôler complètement. Mais, le 9 novembre, l'armée russe doit quitter Kherson, se retranchant sur l'autre rive du Dniepr, le grand fleuve qui traverse l'Ukraine.

La Russie effectue tout au long de l'hiver des bombardements massifs sur le réseau électrique ukrainien, ce qui plonge des millions de personnes dans le froid et le noir.

- Armes occidentales -

En janvier 2023, l'armée russe, renforcée par 300.000 réservistes et les paramilitaires de Wagner, repasse à l'offensive, particulièrement dans le Donbass.

Kiev obtient enfin de ses alliés des chars lourds modernes, en particulier des Leopard allemands. En mai, Washington promet des chars Abrams et autorise la livraison d'avions de chasse F-16.

Néanmoins, après des mois de carnage, la Russie annonce le 20 mai s'être emparée de Bakhmout.

- Echec de l'offensive ukrainienne -

Préparée pendant des mois, la contre-offensive ukrainienne commence en juin sur les fronts sud et est mais se heurte à de puissantes lignes défensives creusées par les Russes. L'opération est un échec.

Mi-février 2024, l'armée ukrainienne se retire de la ville-forteresse d'Avdiïvka, près de Donetsk, offrant à Moscou son premier gain territorial significatif depuis la prise de Bakhmout. Depuis, les soldats russes continuent de grignoter du terrain dans le Donbass, la cible prioritaire du Kremlin.

En manque d'hommes et de munitions face à un adversaire mieux armé et plus nombreux, l'armée ukrainienne est en difficulté et appelle les Occidentaux à l'aide. La Russie relance ses frappes sur le réseau électrique en représailles aux bombardements ukrainiens sur ses raffineries de pétrole.

- Aide américaine -

Pour augmenter les effectifs des troupes ukrainiennes face à la poussée russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky promulgue une loi controversée facilitant l'enrôlement et appelle les Occidentaux, dont l'aide s'est tarie sur fond de querelles politiques, à prouver que l'Ukraine est "vraiment leur alliée".

A Washington, après des mois de blocage, la Chambre des représentants approuve finalement le 23 avril une enveloppe cruciale de quelque 61 milliards de dollars. Le président Joe Biden promet à M. Zelensky que cette aide arrivera "rapidement". Le Kremlin assure, quant à lui, qu'elle ne changera "rien" à la dynamique du conflit.