Attaque d'un centre LGBTI à Tours: un lycéen de 17 ans mis en examen pour destructions et dégradations aggravées

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Un lycéen âgé de 17 ans a été mis en examen notamment pour destructions et dégradations aggravées et violences avec arme après l'attaque le 22 mai du centre LGBTI de Touraine, à Tours, a annoncé vendredi la procureure de la République de Tours, Delphine Amacher.

L'adolescent scolarisé en terminale et sans antécédent judiciaire a été présenté vendredi à un juge d'instruction, "saisi des chefs de destructions et dégradations aggravées par la motivation à raison du sexe, de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre vraie ou supposée de la victime, destruction ou dégradation par moyen dangereux pour les personnes et violences avec arme".

Il encourt dix ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende, a rappelé le parquet, ajoutant avoir requis son placement en détention provisoire.

Selon la magistrate, le lycéen a été "élevé dans la religion catholique", sans qu'"aucun lien avec des mouvements catholiques intégristes ne (soient) établis".

Lundi 22 mai, après avoir subi plusieurs dégradations depuis le début de l'année, le centre LGBTI de Tours avait subi une attaque à l'aide d'une bouteille explosive, remplie d'acide et d'aluminium, jetée par un individu. Deux salariés, présents dans le centre, n'avaient pas été blessés.

Le parquet de Tours avait ouvert une enquête pour tentative d'assassinats le lendemain.

Selon le communiqué de la procureure vendredi, le jeune homme a reconnu "la commission des dégradations et le jet de l'engin explosif", mais a contesté "toute intention homicide et toute motivation homophobe".

"Il se disait en désaccord" avec le centre LGBTI de Touraine, selon le parquet.

L'enquête, menée par la police judiciaire, le commissariat de Tours, ainsi que l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH), a pu établir "qu'il s'était documenté sur la fabrication d'engin explosif avant son passage à l'acte".

"Les investigations se poursuivront sous le contrôle du juge d'instruction et auront notamment pour objet (...) de préciser la personnalité du mis en examen et ses motivations", a indiqué le parquet.

De son côté, le centre LGBTI de Touraine a fait part de son "soulagement", par l'intermédiaire de son administrateur et cofondateur, Ash Claveau.

"On est plus serein, mais on ne sait pas s'il était tout seul. (...) Pour l'instant, c'est la seule personne mise en cause et il a reconnu tous les faits", a-t-il déclaré à l'AFP.

"On maintient les mesures de sécurité, avec le filtrage à l'entrée et les caméras de surveillance notamment. On reste vigilant à l'approche de la Marche des Fiertés", prévue le 17 juin à Tours, a-t-il ajouté.