04.02.10 - TPIR/KAREMERA - UN CONDAMNE DU TPIR RECLAME DE MEILLEURES CONDITIONS DE DETENTION

Arusha, 4 février 2010 (FH) - Un ex-maire condamné à 45 ans de prison par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR),  a profité jeudi de son témoignage pour demander de meilleures conditions de vie dans sa prison béninoise.

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L'ancien responsable administratif est détenu au Bénin avec 8 autres condamnés du TPIR tandis que 14 autres prisonniers du tribunal purgent leurs peines au Mali.

« Nous sommes des êtres humains (...) Veuillez prendre soin de nous, Monsieur le Président », a demandé Kajelijeli, soulignant que certains de ces co-détenus étaient malades.

Le président de la chambre, le juge Dennis Byron, a promis, en sa deuxième qualité de président du tribunal, de s'en occuper avec les services compétents de son institution.

L'ex-maire de Mukingo (nord) s'exprimait à la fin de sa déposition pour la défense de Joseph Nzirorera, ancien secrétaire général du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND).

La commune Mukingo, dont les deux hommes sont originaires, compte parmi celles qui ont déploré le plus de tués durant le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994.

Le procureur soutient que Kajelijeli et Nzirorera sont les principaux organisateurs des massacres à Mukingo, dans le cadre d'une entreprise criminelle commune. « Il n'y a jamais eu d'entente entre moi et Nzirorera pour tuer les Tutsis », a déclaré Kajelijeli, protestant de leur innocence.

Le procès se poursuivra lundi prochain avec l'audition d'un nouveau témoin à décharge.

Nzirorera, un ingénieur civil de formation, est jugé avec deux juristes de renom au Rwanda, l'ex-président du MRND, Mathieu Ngirumpatse, et l'ancien vice-président du parti, Edouard Karemera.

Inculpées de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, les trois anciennes personnalités clament leur innocence.

Le gros des faits portés contre eux repose sur des exactions perpétrées en 1994 à travers le Rwanda par des membres de leur parti, en particulier les jeunes. C'est ce que l'on appelle, dans le jargon du TPIR, la responsabilité de supérieur hiérarchique.

Les accusés rétorquent que le procureur n'a pas prouvé l'existence de liens de subordination entre eux et les auteurs matériels de ces crimes.

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