17.02.10 - TPIR/NGIRABATWARE - UN ACCUSE DU TPIR DEMANDE LA COOPERATION DU SAINT-SIEGE

Arusha, 17 février 2010 (FH)- Un ancien dignitaire en procès devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a demandé à ses juges de rendre une ordonnance appelant le Saint-Siège à lui faciliter une rencontre avec l'ex-nonce apostolique à Kigali, Mgr Giuseppe Bertello, a-t-on appris mercredi.

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Accusé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, Augustin Ngirabatware était ministre du Plan pendant le génocide de 1994.

Ses avocats, qui envisagent de citer Mgr Bertello comme témoin, affirment que son audition appuierait l'alibi de l'ex-ministre pour les dates du 7 au 12 avril 1994, selon leur requête consultée mercredi sur le site internet du TPIR.

Ils avancent par ailleurs que ce témoignage leur permettrait de réfuter l'allégation selon laquelle leur client aurait détourné l'aide étrangère au profit des activités des miliciens Interahamwe, principaux bras armés du génocide.

Selon l'acte d'accusation et certains témoignages à charge, l'accusé se trouvait chez lui, dans la commune Nyamyumba (préfecture de Gisenyi, nord) entre le 6 et 12 avril 1994, incitant les Hutus à tuer leurs voisins tutsis.

Or, proteste la défense, durant cette période, l'ex-ministre se trouvait à Kigali, où il a même rencontré ce représentant du Pape.

S'agissant de la deuxième allégation, les avocats de Ngirabatware estiment que Mgr Bertello, en tant que membre du corps diplomatique, a participé à plusieurs réunions au ministère du Plan et a eu l'occasion de se rendre compte de l'utilisation de l'aide au développement.

Mais, poursuit la requête, l'ancien nonce apostolique n'a répondu que partiellement à un questionnaire que la défense lui avait envoyé le 3 septembre 2009. Lorsqu'une seconde demande lui a été adressée, il a refusé de « fournir les informations et détails demandés », toujours selon cette requête en anglais.

La défense s'estime ainsi en droit de demander à la chambre une ordonnance appelant le Saint-Siège à « faciliter des rencontres » entre les avocats de Ngirabatware et Mgr Giuseppe Bertello. Ou, alternativement, de demander au Vatican de « coopérer volontairement » pour faciliter ces entretiens.

Les juges n'ont pas encore rendu leur décision.

ER/GF

© Agence Hirondelle