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Mme Habyarimana, a été interpellée mardi matin à son domicile dans l'Essonne, près de Paris, et remise en liberté sous contrôle judiciaire l'après-midi.
Son interpellation s'appuie sur un mandat d'arrêt international émis le 19 octobre à Kigali par le procureur général Martin Ngoga, qui l'accuse de génocide, complicité de génocide, association de malfaiteurs en vue de commettre un génocide, et crime contre l'humanité.
«Pouvons-nous voir l'affaire jugée maintenant (...) par une cour de justice crédible (...) ici ou ailleurs ? Ce que nous recherchons, c'est la justice », a demandé le chef de l'Etat rwandais.
«Si vous n'avez pas confiance dans le système judiciaire au Rwanda, pourquoi ne les jugez-vous pas ? », a-t-il poursuivi, en apostrophant les pays occidentaux qui refusent d'extrader vers leur pays d'origine des Rwandais accusés de participation au génocide.
« Il ne faut pas être une personne très intelligente pour comprendre cela. Je m'appuie sur la simple logique », a affirmé le président rwandais.
Kagame s'est dit « surpris » que ces pays occidentaux qui se targuent d'être exemplaires en matière de procès équitables « ne peuvent juger une affaire » en rapport avec le génocide de 1994 au Rwanda.
Interrogé sur ce qu'il attendait d'une procédure devant la justice française, le chef de l'Etat rwandais s'est montré prudent. « Je ne veux pas préjuger du résultat, puisque le résultat n'est pas là », a-t-il dit.
Agathe Habyarimana a interdiction de quitter le territoire français et devra se présenter une fois par mois au commissariat, selon le parquet général.
ER/GF
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