05.03.10 - TPIR/NZABONIMANA - LA CHAMBRE INVITE UN EX-MINISTRE A REDUIRE LE NOMBRE DE SES TEMOINS

Arusha, 5 mars 2010 (FH) -Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a invité vendredi les avocats de l'ex-ministre de la Jeunesse, Callixte Nzabonimana, qui entendent citer 162 témoins pour la défense de leur client, à revoir ce nombre à la baisse.

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L'ex-ministre, qui clame son innocence, est inculpé d'entente en vue de commettre le génocide, génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, extermination et assassinats.

Surprise par ce nombre impressionnant de témoins, la juge ougandaise Solomy Balungi Bossa, qui préside la chambre, a exhorté la défense à dresser une liste « réaliste ».

L'un des défenseurs de Nzabonimana, le Canadien Philippe La Rochelle, a indiqué que son équipe pourrait ramener le nombre de témoins à 60, si elle y était contrainte par la chambre. « Je ne pense pas qu'on puisse nous demander de réduire davantage », a-t-il plaidé, faisant valoir que l'affaire repose sur 47 allégations, qu'il faut absolument démonter.

La représentante zimbabwéenne du bureau du procureur, Memory Maposa, a annoncé qu'elle allait déposer une requête écrite demandant aux juges d'ordonner formellement à la partie adverse de revoir sa liste. Pour elle, sans cette ordonnance, le principe de l'égalité des armes ne serait pas respecté, dans la mesure où l'accusation, à laquelle incombe le fardeau de la preuve, n'a cité que 20 témoins.

Les discussions ont également porté sur la date de l'ouverture de la défense qui avait été provisoirement fixée au 29 mars. La confirmation de cette date dépendra de l'avancement du procès de l'ex-ministre du Plan, Augustin Ngirabatware, dans lequel siègent deux des juges de Nzabonimana.

Si la phase accusatoire en cours dans le premier procès n'est pas terminée au 29 mars, le début de la défense de Nzabonimana sera repoussé au 12 avril prochain.

Ouvert le 09 novembre, ce procès s'est  jusqu'à présent déroulé principalement à huis clos, pour protéger les témoins.

Originaire de la préfecture de Gitarama, Nzabonimana, qui est présenté par le procureur comme le principal instigateur des massacres dans cette préfecture du centre du Rwanda, était membre du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) de l'ex-président Juvénal Habyarimana.

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