La cour d'appel de Paris a ordonné lundi le placement en détention provisoire d'un ancien militaire, mis en examen mi-septembre pour des soupçons de crimes contre l'humanité pendant la guerre civile au Liberia, a indiqué lundi une source judiciaire sollicitée par l'AFP.
Contactée par l'AFP, son avocate Me Margaux van der Have n'a pas souhaité commenter, se disant "consternée par cet arrêt, qui va à l'encontre des décisions préalables de deux magistrats".
Cet homme d'origine libérienne, ancien gradé du Front national patriotique du Liberia (NPFL) du chef rebelle Charles Taylor, a été mis en examen le 13 septembre pour des faits qui auraient été commis au Liberia, dans les comtés de Nimba et Bong, entre le 1er mars 1994 et courant août 1996, avait indiqué une source proche du dossier à l'AFP.
Il est mis en cause pour des violences, tortures, en son nom, et possiblement en tant que complice.
Né en 1965, il vivait en France depuis plus de 20 ans, est en couple et père de famille, et gérait dans le Grand Est un bar, selon une autre source proche.
L'enquête a été réalisée par les gendarmes de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH).
L'homme avait été placé sous contrôle judiciaire contre l'avis du Parquet national antiterroriste, qui demandait son placement en détention provisoire, et qui avait donc fait appel.
La guerre civile au Liberia, qui a fait 250.000 morts entre 1989 et 2003, a été l'un des conflits les plus meurtriers du continent africain, avec massacres, mutilations, viols, actes de cannibalisme et recrutement forcé d'enfants soldats.
Aucun procès ne s'est à ce jour tenu au Liberia sur les exactions commises dans ce pays, mais plusieurs ont eu lieu à l'étranger.
Un ancien commandant rebelle, Kunti Kamara, a été condamné en novembre 2022 à Paris à la réclusion à perpétuité pour s'être rendu complice de crimes contre l'humanité.
Il a annoncé son intention de faire appel.
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