04.10.10 - TPIR/RENZAHO - RENZAHO A DEMANDE EN VAIN A VERSER DE NOUVEAUX DOCUMENTS DANS SON DOSSIER

Arusha, 04 octobre 2010 (FH) - L'ancien préfet de Kigali, le colonel Tharcisse Renzaho qui attend l'arrêt de la chambre d'appel du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a demandé en vain à verser dans son dossier de nouveaux éléments de preuve, apprend-on de source judiciaire.

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Dans une décision consultée lundi sur le site du TPIR, la chambre d'appel estime que la non-admission des documents soumis par Renzaho ne constitue nullement un déni de justice.

Parmi ces pièces, figure une vidéo versée en mai 2007 dans le cadre du procès de l'ex-ministre de la Santé Casimir Bizimungu, qui attend son jugement en première instance.

Le colonel Renzaho a été condamné à la prison à vie en première instance le 14 juillet 2009. En juin dernier, il a clamé son innocence devant la chambre d'appel et demandé l'acquittement tandis que le procureur a requis la confirmation de la perpétuité.

Les juges de première instance l'ont reconnu coupable de génocide, assassinats et d'encouragement à commettre le viol, ces deux derniers chefs étant retenus contre lui à la fois comme crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

Il a été condamné notamment pour le massacre de plus d'une centaine de Tutsis tués par des miliciens Interahamwe le 17 juin 1994 à l'église de la paroisse Sainte-Famille, au centre de la capitale.

La chambre a conclu qu'il avait joué « un rôle important dans le lancement de l'opération et vers la fin de l'opération ». Toujours selon ce jugement, Renzaho a ordonné d'ériger des barrages routiers où des Tutsis furent tués et a distribué des armes ayant servi dans les massacres.

Il a, en outre, été condamné pour avoir tenu des propos encourageant à violer des femmes et des filles tutsies.

L'ancien préfet de la capitale rwandaise a été arrêté en République démocratique du Congo (RDC) le 29 septembre 2002.

Après la défaite de l'armée rwandaise en juillet 1994, il s'était réfugié avec d'autres officiers dans l'ex-Zaïre, où ils avaient ensuite fondé l'Armée de libération du Rwanda (ALIR) dont il fut l'un des commandants.

L'ALIR devint plus tard le mouvement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), aujourd'hui basé dans l'est de la RDC et considéré par Kigali comme une organisation terroriste.

ER/GF

© Agence Hirondelle