L'ancien maire de Kivumu (ouest) est surtout accusé d'avoir, avec d'autres, ourdi et supervisé le massacre, le 16 avril 1994, de près de 2.000 Tutsis qui avaient cherché refuge à l'église catholique de Nyange, dans sa commune.
Allégation rejetée mercredi par une femme qui a déclaré que l'ancien responsable administratif se cachait lui-même au plus fort des massacres dans son entité administrative pour sauver sa peau. « Car il était lui-même recherché » par les tueurs, selon cette dame désignée pour son témoignage par le nom de code BX 3.
Contre-interrogée par Mme Althea Alexis-Windsor du bureau du procureur, elle a reconnu que l'accusé était resté maire jusqu'à sa fuite de la commune en juillet 1994, mais que la réalité du pouvoir lui échappait.
« J'admets que personne n'a été nommé en son remplacement, mais dans la réalité il n'avait plus d'autorité », a dit BX 3 qui témoignait en langue rwandaise.
Depuis le début de sa défense le 17 janvier, Ndahimana développe une ligne de défense selon laquelle il n'avait plus du maire que le titre, la commune étant passée sous le contrôle des bandes de miliciens faisant la pluie et le beau temps.
Selon d'autres témoins de la défense, ces miliciens allaient jusqu'à arrêter et fouiller le véhicule du maire.
Une assertion que la partie adverse trouve non crédible dans la mesure où, comme toute autre commune à l'époque, Kivumu disposait d'une force de quelques policiers communaux sur lesquels le maire avait de l'autorité.
Plusieurs autres anciens maires rwandais ont été condamnés par le TPIR tandis que deux autres, Ignace Bagilishema de Mabanza (ouest) et Jean Mpambara de Rukara (est) ont été acquittés.
Né en 1952, Ndahimana a été arrêté le 10 août 2009 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et transféré au centre de détention des Nations Unies à Arusha 11 jours plus tard. Son procès a débuté le 6 septembre 2010.
ER/GF
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