Début février, les juges avaient refusé le mémoire écrit de la défense déposé hors des délais impartis. Le 8 février, l'avocat de Charles Taylor, maître Courtenay Griffiths, avait alors quitté l'audience, et l'accusé n'était pas réapparu, après la première pause. Le procureur avait donc dû présenter ses conclusions finales devant un box vide. Son avocat avait ensuite fait appel du rejet du mémoire.
Dans une décision rendue le 3 mars, les juges de la chambre d'appel ont estimé que la chambre de première instance avait commis « une erreur de fait » et que le mémoire devait être reçu. «Bien que l'accusé soit un homme instruit qui a été chef d'Etat, il n'en était pas moins entièrement dépendant de l'avocat pour le dépôt de son mémoire dans les temps et ne pouvait pas faire cela lui-même », écrivent-ils dans leur décision.
Pour les juges d'appel, « face au silence de l'accusé, et compte tenu de l'exposé ambigu fait en son nom [par son avocat], la conclusion de la chambre jugeant que l'accusé avait renoncé à son droit de présenter sa plaidoirie est une erreur de fait, qui, si elle n'est pas corrigée, pourrait conduire à une erreur judiciaire ».
Les juges d'appels demandaient donc à la chambre de première instance de fixer une date pour l'audition de la plaidoirie finale de l'accusé. Au cours d'une audience tenue lundi 7 mars, les juges ont fixé cette audience au 9 et 10 mars.
Lors de l'incident de début février, les juges de première instance avaient aussi engagé une procédure de sanctions à l'encontre de maître Courtenay Griffiths, pour avoir quitté l'audience, malgré les ordres des juges. Ce dernier avait, par la suite, demandé à être représenté par un avocat. Cette affaire est toujours en cours.
Charles Taylor avait été arrêté en 2006 au Nigeria. Son procès, ouvert en juillet 2009, s'est déroulé à La Haye, aux Pays-Bas, à la demande de l'actuelle présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, qui estimait que sa présence dans la région constituait un danger.
SM/GF
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