20.04.11 - TPIR/NDAHIMANA - LE PROCES L'EX-MAIRE NDAHIMANA SUSPENDU JUSQU'AU 3 MAI

Arusha, 20 avril 2011 (FH) -  Le procès de Grégoire Ndahimana, un ancien maire poursuivi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a été ajourné mercredi au 3 mai pour des raisons de vacances judiciaires, a constaté l'agence de presse Hirondelle.

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La chambre siègera dans l'affaire jusqu'au 13 mai pour entendre les 5 derniers témoins de la défense, parmi lesquels l'accusé.

Inculpé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, Ndahimana dirigeait, en 1994, la petite commune rurale de Kivumu, dans l'ouest du Rwanda.

Avant la suspension, la chambre a entendu, dans la journée, un ancien administré de l'accusé, désigné par le nom de code ND 22.

Le témoin, qui ne cache pas sa propre responsabilité dans le génocide, a nié que l'ex-maire ait jamais supervisé les massacres des Tutsis qui avaient cherché refuge é l'église paroissiale de Nyange, dans son entité administrative.

Les tueries de Nyange furent perpétrées le 15 et 16 juin 1994 sur ordre, selon l'accusation, du maire et d'autres dignitaires de l'endroit, dont l'abbé Athanase Seromba, alors prêtre à la paroisse.

« Je n'ai jamais vu Ndahimana là-bas », au cours des deux jours, a déclaré ND 22, aujourd'hui libre après avoir terminé sa peine pour sa participation aux attaques contre les Tutsis de Nyange.

Il a affirmé y avoir vu, en revanche, l'inspecteur de police judiciaire de Kivumu, Fulgence Kayishema, les instituteurs Télesphore Ndungutse et Anastase Rushema ainsi que le chef de la police communale, Christophe Mbakilirehe.

Lors du contre-interrogatoire par Segune Jegede, du bureau du procureur, il a cependant admis que l'accusé aurait pu se rendre à son insu au presbytère.

Le procureur soutient que le carnage de Nyange fut ourdi lors de réunions à la résidence des prêtres de la paroisse.

Ndahimana développe une ligne de défense selon laquelle il n'avait plus du maire que le titre, la commune étant passée sous le contrôle des bandes de miliciens faisant la pluie et le beau temps.

Une position que la partie adverse trouve non défendable dans la mesure où, comme toute autre commune à l'époque, Kivumu disposait d'une force de quelques policiers communaux sur lesquels le maire avait de l'autorité.

Plusieurs anciens maires rwandais ont été condamnés par le TPIR tandis que deux autres, Ignace Bagilishema de Mabanza (ouest) et Jean Mpambara de Rukara (est) ont été acquittés.

Né en 1952, Ndahimana a été arrêté le 10 août 2009 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et transféré au centre de détention des Nations Unies à Arusha 11 jours plus tard. Son procès a débuté le 6 septembre 2010.

FK-ER/GF

© Agence Hirondelle