Poursuivi pour crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, le capitaine, aujourd'hui âgé de 49 ans, plaide non coupable.
Originaire du nord, cet officier était chargé des renseignements à l'Ecole des sous-officiers de Butare (sud) pendant le génocide des Tutsis de 1994. Le procureur l'accuse d'être le principal commanditaire des massacres à Butare, notamment à l'hôpital universitaire.
Sans prononcer la rituelle déclaration liminaire, le conseil principal de la défense, John Philpot, a cité son premier témoin, Deogratias Basesayabo, qui effectuait son internat médical au centre hospitalier à l'époque des faits.
Il a indiqué que l'hôpital avait accueilli, à partir du 15 avril 1994, des blessés, aussi bien civils que militaires, ainsi que des personnes en bonne santé venues se réfugier à l'hôpital, considéré comme un lieu sûr.
Sans jamais mentionner le nom de l'accusé comme l'un des protagonistes, Basesayabo a affirmé que des soldats venaient souvent enlever des malades tutsis pour les tuer par la suite dans les environs."Le matin du 16 avril, une infirmière nous a dit que des soldats avaient enlevé 10 patients pour les tuer à l'extérieur de l'enceinte de l'hôpital", a-t-il notamment précisé.
Il a ajouté que le personnel médical a continué à travailler, mais que certains ont commencé à fuir les lieux quand la situation sécuritaire est devenue critique, notamment lorsque les alentours de l'hôpital ont été bombardés.
Il a également déclaré avoir vu trois barrages routiers dans la ville, dont l'un était tenu par des élèves de l'ESO.
Me Philpot compte faire comparaître « entre 45 et 50 témoins », contre les 38 cités par la partie adverse.
Nizeyimana, qui clame son innocence, a été arrêté le 5 octobre 2009 à Kampala, en Ouganda, et transféré le lendemain au centre de détention du TPIR à Arusha (Tanzanie).
Son procès a démarré le 17 janvier dernier.
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