10.06.11 - TPIR/MUNYAGISHARI - « AUCUN PROBLEME » DANS LE PROCESSUS DE TRANSFERT DE MUNYAGISHARI

Arusha, 10 juin 2011 (FH) - L'administration du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a assuré vendredi que le processus de transfert de Bernard Munyagishari, arrêté le 25 mai en République démocratique du Congo (RDC), ne souffrait d' « aucun problème ».

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« Le greffe est en train de finaliser avec les autorités congolaises le processus de transfert (au centre de détention du TPIR). Il n'y a aucun problème. Le transfert peut avoir lieu à tout moment », a indiqué à l'agence Hirondelle Danford Mpumilwa, responsable de l'unité de communication du tribunal.

S'exprimant lundi devant le Conseil de sécurité à New York, le procureur du TPIR, Hassan Bubacar Jallow avait remercié le gouvernement congolais pour l'arrestation de l'accusé, mais tout en l'exhortant « à le transférer vite au TPIR ».

Habituellement, le processus de transfert ne prend du temps que pour les fugitifs appréhendés en Occident où les arrestations sont suivies de longues batailles judiciaires.

Inculpé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, ce fils de la commune urbaine de Rubavu, dans la préfecture de Gisenyi (nord), était, selon le procureur, chef local de la milice Interahamwe.

Il est accusé d'avoir recruté, entraîné et dirigé les miliciens Interahamwe de Gisenyi lors de massacres et de viols massifs.

« Le transfert de Munyagishari risque de prendre du retard comme celui de (l'ancien maire) Grégoire Ndahimana qui avait été également arrêté en RDC », avait pronostiqué, il y a une semaine, une source au greffe, qui avait requis l'anonymat.

Arrêté le 10 août 2009, Ndahimana n'était arrivé au centre de détention du TPIR qu'une quarantaine de jours plus tard.

Indigné par ce retard, un cadre supérieur du tribunal avait déclaré, à quelques jours du transfert, qu'une saisine de l'ONU était envisageable.

La dernière personne reçue au pénitencier du TPIR, le pasteur pentecôtiste Jean  Uwinkindi, y a été transférée deux jours seulement après son arrestation le 30 juin 2010 en Ouganda, un pays voisin, comme la RDC, de la Tanzanie, hôte du tribunal.

Pour la prise précédente, les choses avaient été encore plus rapides : le capitaine Ildephonse Nizeyimana, avait rejoint d'anciens compagnons d'armes à la prison d'Arusha, le lendemain de son arrestation, le 5 octobre 2009, également en Ouganda.

ER/GF

© Agence Hirondelle