15.06.11 - TPIR/NGIRABATWARE - NGIRABATWARE N’EST PAS VENU DANS SA COMMUNE EN 1994 (TEMOIN)

Arusha, 15 juin 2011 (FH)-  Un ancien responsable administratif local a nié mercredi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) que l'ex-ministre du Plan, Augustin Ngibatware ait jamais mis le pied dans sa commune natale pendant le génocide des Tutsis de 1994.

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L'ancien dignitaire hutu est originaire de Nyamyumba, une des communes qui formaient la préfecture de Gisenyi (nord-ouest).

Poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, il est notamment accusé d'avoir, en 1994, incité les Hutus de Nyamyumba à exterminer les Tutsis.

Le témoin, Edison Nsabimana, était, à l'époque, assistant du maire de Nyamyumba et connaissait bien, selon son témoignage, Augustin Ngirabatware. « Je l'ai vu pour la dernière fois en 1993, lors des élections communales », a déclaré l'ancien responsable administratif qui était chargé des Affaires administratives et politiques.

Dans son contre-interrogatoire, Rashid Rashid de l'accusation, a suggéré que Ngirabatware pouvait s'être rendu à Nyamyumba à d'autres occasions.

L'ex-ministre faisait en effet partie, a rappelé M.Rashid, de la commission technique de sa commune, qui se réunissait au moins deux fois par trimestre. « Je ne connais pas les textes de lois régissant le fonctionnement de ces commissions. Je suis ici en tant que témoin des faits », a répondu Nsabimana.

Le procès, qui se poursuit jeudi, a débuté le 22 septembre 2009 et le procureur a bouclé son accusation le 31 août 2010 après avoir cité une vingtaine de témoins.

Docteur en économie de l'Université de Fribourg, en Suisse, Ngirabatware  fut, dans son pays, enseignant à l'Université Nationale du Rwanda (1986-1994), puis ministre du Plan (1990-1994).

Durant son exil à partir de juillet 1994, il a travaillé dans différents instituts de recherche au Gabon et en France.

Arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007, il se trouve entre les mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008.

L'ex-ministre est gendre de Félicien Kabuga, le fugitif le plus recherché par le TPIR.

FK/ER/GF

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