28.06.11 - CPI/LIBYE - OCAMPO DEMANDE AUX PROCHES DE KADHAFI DE L'ARRETER

La Haye, 28 juin 2011 (FH) - Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno Ocampo a estimé mardi que la Libye avait la responsabilité première de mettre en œuvre les mandats d'arrêt ». Le procureur s'exprimait au cours d'une conférence de presse à La Haye, suite à la délivrance de trois mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre Mouammar Kadhafi, son fils, Saïf Al-Islam Kadhafi et le chef des renseignements militaires, Abdullah Al-Senoussi.

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La Cour avait été saisie par le Conseil de sécurité des Nations unies des crimes commis en Libye, le 26 février. Dans la résolution 1970, l'Onu soulignait l'obligation, pour la Libye, de coopérer avec la Cour. « La première option est le cercle proche de Kadhafi. Ils peuvent mettre en œuvre les mandats d'arrêt » a harangué Ocampo, avant de menacer : «Ils peuvent choisir d'être partie du problème et d'être poursuivis, ou d'être partie de la solution, travailler avec les autres libyens et arrêter les criminels ».

La seconde option envisagée par le procureur est l'arrestation des suspects par le Conseil national de transition (CNT). « Nous devons les arrêter nous-mêmes », avait estimé lundi, à La Haye, Mohammed El-Alagi, chargé de la Justice au sein du Conseil national de transition (CNT), avant d'assurer que « le régime est proche de tomber. Nous sommes en train de libérer la ville du régime Kadhafi ».

Le procureur a, en revanche, dédouané l'Otan de toute obligation. « Les forces internationales (...) n'ont pas pour mandat de mettre en œuvre les mandats d'arrêt et la Cour ne le demande pas » a-t-il déclaré. La Coalition, autorisée par les Nations unies le 17 mars, et passée sous contrôle de l'Otan, comprend deux Etats clés, la France et le Royaume Uni, qui font partie des 116 états parties à la CPI.

Les mandats d'arrêt pourraient compliquer les négociations pour un exil du Guide libyen, qui continue cependant de rejeter cette option. « Plus que jamais, il y a un besoin urgent de négociation » a estimé le procureur, mais les négociations doivent respecter la résolution 1970 de rendre justice en Libye, et la décision de la Cour ».

Le procureur a confirmé qu'il poursuivait son enquête. Luis Moreno Ocampo n'a cependant pas l'intention, aujourd'hui, de poursuivre les responsables de crimes commis du côté des rebelles. « Nous devons concentrer nos enquêtes sur les crimes commis par les forces de Kadhafi », a-t-il expliqué, estimant que leur gravité n'est pas comparable.

SM/ER/GF

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