18.08.11 - RWANDA/GENOCIDE - LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE APPELEE A CONTRIBUER A LA REPARATION

Kigali, 18 août 2011 (FH) - Une conférence internationale organisée à Kigali par les associations Ibuka, Redress et African rights, a clôturé ses travaux mercredi soir en appelant la communauté internationale à contribuer financièrement aux réparations du génocide rwandais de 1994.

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Dans son discours d'ouverture, le ministre rwandais de la Justice Tharcisse Karugarama, avait donné te ton :  « Si la réparation incombe avant tout au gouvernement rwandais, la communauté internationale a le devoir moral de créer un fonds de réparation, le génocide étant un crime contre l'humanité ».

Le gouvernement rwandais a mis en place en 1998 le Fonds d'assistance aux rescapés du génocide les plus démunis (FARG), alimenté par ses propres recettes. Sur le plan judiciaire, des jugements devant les tribunaux ordinaires ont parfois condamné les coupables de génocide à payer des dommages et intérêts. Les juridictions populaires gacacas, quant à elles, ont ordonné à des condamnés de restituer ou réparer les biens pillés, détruits ou endommagés pendant le génocide. Mais, selon les rescapés présents à la conférence, l'exécution de ces jugements pose problème, surtout à cause de l'insolvabilité des condamnés.

Hugues Mukendi, un représentant d'Avocats sans frontières (ASF), a regretté que la réparation ait été une question ignorée par l'ONU lors de la création du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Des responsables du tribunal ont soulevé plus d'une fois la question aux Nations Unies mais aucune résolution n'a encore été prise en ce sens, a-t-il précisé.

L'appel de l'Association des veuves du génocide (AVEGA) était plus concret. « Certaines de nos membres ont infectées du VIH/SIDA, lors de viols subis pendant le génocide. Elles ont besoin d'un accompagnement médical, psychosocial et économique, tout le reste de leur vie. Cela requiert des moyens énormes », a ainsi expliqué Odette Kabarere, secrétaire exécutive de l'association.

A l'issue de la conférence, Ibuka, Redress, et African Rights, ont convenu de dresser une liste d'actions à mener auprès du gouvernement rwandais et de la communauté internationale.

SRE-ER/GF

© Agence Hirondelle