Au déclenchement du génocide des Tutsis, le 6 avril 1994, le capitaine était basé à l'Ecole des sous-officiers (ESO) de Butare (sud).
Poursuivi pour crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, l'officier présente une défense d'alibi pour la période du 26 avril au 26 mai 1994, soutenant qu'il ne se trouvait pas à Butare, théâtre des faits allégués. Il affirme qu'il avait été muté à Mata, dans la préfecture de Gikongoro, voisine de Butare, pour y entraîner de nouvelles recrues.
Fait contesté d'abord par Fulgence Rwirahira, un ancien militaire qui travaillait au centre de transmission de l'ESO. Selon ce témoin, l'accusé se trouvait bien à Butare durant cette période, « coordonnant les opérations militaires dans toute la région ». Il a affirmé que le capitaine n'avait quitté Butare pour rejoindre le nouveau lieu d'affection qu'à la fin mai 1994.
Abondant dans le même sens, le deuxième témoin, Cosma Twagirayezu, qui était gardien à l'usine à thé de Mata transformée en camp d'entraînement, a déclaré n'y avoir vu Nizeyimana que vers fin mai. Il n'a pas hésité à qualifier de « mensongère » cette défense d'alibi.
Le dernier témoignage est venu d'une femme, Antoinette Bazimenyera qui s'est présentée comme une amie de la famille de l'accusé à l'époque. Mme Bazimenyera, qui était cachée chez Nizeyimana, a affirmé que l'homme qui l'hébergeait n'avait pas quitté Butare au cours de la période en question.
Les trois témoins seront contre interrogés par la défense jeudi.
Originaire du nord, le capitaine Nizeyimana qui clame son innocence, est accusé d'avoir ordonné et supervisé les massacres de Tutsis à Butare. Il lui est reproché, en particulier, d'avoir fait tuer la reine Rosalie Gicanda, veuve de l'avant-dernier roi du Rwanda, Charles-Léon-Pierre Mutara III Rudahigwa.
Le capitaine a été arrêté le 5 octobre 2009 à Kampala, en Ouganda, et transféré le lendemain au centre de détention du TPIR à Arusha (Tanzanie).
Son procès a démarré le 17 janvier dernier.
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